Salut à toi, lecteur toujours fidèle !
Salut à toi, lecteur occasionnel !
Salut à toi, lecteur qu'on dépucelle !
Salut à toi, quatrième rime en [Ɛl](1) !

Soyons fous ! soyons coquins ! En cette période où politique et sexe semblent faire bon ménage(2), il me paraît opportun de vous parler d'un sujet ô combien ancien, mais ô combien… ben… rigolo.

Nous sommes en 1899, la IIIe République bat son plein et son président, monsieur Félix Faure, a fort à faire. C'est pourquoi il décide de faire une petite pause et d'appeler sa bonne amie, madame Marguerite Steinheil.

Madame Marguerite Steinheil, épouse du peintre Adolphe Steinheil, est ravie de l'appel du président et acquiesce à sa requête de le rejoindre au palais de l'Élysée. Bien mal lui en pris car peu de temps après son arrivée, c'est sans même s'être rajusté le corset qu'elle appelle au secours à coups de sonnette tonitruants : le président est râlant, allongé sur le divan !

Ni une, ni deux, médecins et ecclésiastes sont au chevet du chef d'état qui expire quelques heures plus tard.

Ni trois, ni quatre, les nouvelles vont bon train et les allégations hasardeuses autant que graveleuses sont au coude à coude. La tragédie fit rapidement place aux circonstances croustillantes et aux théories du complot entourant ce fameux décès.

Certains journaux affirmèrent que notre président fut mort d'avoir « trop sacrifié à Vénus(3) », d'autres qu'il fut la victime d'une pilule empoisonnée placée dans ses cachets par des « Dreyfusards » à cause de son refus de réviser le procès lors de l'affaire Dreyfus.

La rumeur populaire colportait qu'il était mort suite à l'orgasme induit par le pompier que lui procura Mme Steinheil, qui fut surnommée alors « la pompe funèbre », surnom qui inspira cette phrase sublime, attribuée à Georges Clemenceau : « Il voulait être César, il ne fut que Pompée. »

La légende veut aussi que l'abbé qui fut mandé pour lui administrer les derniers sacrements, demandant à son arrivée : « Le président a-t-il toujours sa connaissance ? », eut pour réponse cette saillie, si j'ose m'exprimer ainsi, du planton de service : « Non, elle est sortie par l'escalier de service ! »

Ah, sacré Félix ! coquinou, va ! On en fait plus des comme toi !


  1. (1)
    — Ah, le revoilà !
    — Ça faisait une paye !
    — Tu es payé, toi ‽
    — Euh… non.
    — Moi non plus.
    — Quelle misère, tout de même…
    — Allez, viens. Je t'emmène au troquet.
    — Tu as raison. Quelques vodkas me feront du bien… 'culé d'patron !

  2. (2) Même pas honte.
  3. (3) C'est-à-dire d'avoir abusé de ses forces durant une relation sexuelle.