Peace and love
D'où vient ce symbole si cher aux Hippies ?
Tout fidèle lecteur omnilogiste n'aura pas manqué de remarquer qu'en cette récente période fort troublée dans l'actualité, il a été fait usage à de nombreuses reprises dans les manifestations publiques et dans la presse du célèbre symbole « peace and love ».
Mais s'il est utilisé de relative longue date, d'où vient ce symbole ? S'il a été utilisé par les milieux hippies des années 60, il est toutefois un peu plus ancien et moins lié à ce monde que l'on ne pourrait le croire.
C'est le 21 février 1958 qu'est utilisé pour la première fois ce « symbole de la paix » dessiné par un designer professionnel anglais, diplômé du Royal College of Art, Gerald Holtom (20/01/1914 – 18/09/1985). Il travaille alors pour l'éducation nationale et milite dans le pacifisme, après avoir d'ailleurs été objecteur de conscience durant la Seconde Guerre mondiale.
Une manifestation est organisée ce jour là dans le cadre de la « Campaign for Nuclear Disarmament » se proposant de relier Trafalgar Square à Londres à la ville d'Aldermaston, où est situé un centre de recherche sur les armes atomiques.
Elle ne regroupe toutefois qu'environ cinq mille manifestants.
Le symbole représentant une intersection de trois lignes contenues à l'intérieur d'un cercle est utilisé par nombre de manifestants, puis est repris dans la presse.
Son auteur a lui-même donné l'origine du symbole Peace and Love. Il s'agit de la combinaison des lettres sémaphore (alphabet qui repose sur les drapeaux) représentant le « N » et le « D » pour « Nuclear Disarmament », petit pied de nez à cet alphabet couramment utilisé dans l'armée, notamment par la Marine.
Il a été très rapidement repris par le mouvement hippie, notamment avec le militantisme contre la guerre du Vietnam, puis par tous les militants pacifistes.
Il évolue aussi avec l'actualité, et c'est ainsi qu'on l'a retrouvé tout récemment adapté aux événements parisiens.
après avoir été détourné par tel ou tel au fil du temps, comme les anarchistes.
On a aussi été tenté de trouver des explications parallèles, sans doute pour satisfaire ses fantasmes ou nourrir la rumeur, et souvent avec un lien religieux ou sataniste : là où certains voyaient un Christ aux bras cassés sur la croix, d'autres trouvent une rune germanique représentant la Mort et le désespoir.
Et le mythe persiste, certain relevant une croix sous les pieds de la tour Eiffel dessinée par Jean Jullien.
Cela dit, certains ne manqueront pas d'évoquer le célèbre adage d'origine inconnue « si vis pacem para bellum »(1), dérivant de la phrase « Igitur qui desiderat pacem, præparet bellum », tirée de Epitoma Rei Militaris du romain Publius Flavius Vegetius Renatus Végèce, IVe siècle, encore repris de nos jours.
- (1) ↑ En français : « qui veut la paix prépare la guerre ».