Le corbillard
D'où vient le mot « corbillard » ?
Si tout fidèle lecteur omnilogiste – encore vivant – sait tout de l'intérêt de porter un cercueil avec le défunt « pied devant », il ne sait peut-être pas pourquoi le cercueil sera ensuite placé dans ce que l'on appelle un corbillard…
« Maître Corbeil sur un bâteau perché… », pourrait-on commencer à écrire ! En effet, les voies de communication n'étant de qualité – et sûreté ! – que toutes relatives au Moyen-Âge, les voies navigables furent donc privilégiées.
Ainsi, Corbeil était-il alors un port fluvial d'importance pour desservir ce qui deviendra plus tard la capitale.
On y transportait de tout, des denrées agricoles, des pierres, et surtout depuis Corbeil cette farine des Moulins de Corbeil, déclarée fournisseur officiel du roi… ou ces pains cuits sur place.
Mais, catastrophe !, voici qu'en plein milieu du XIVe siècle(1), survient la grande épidémie de peste qui décime Paris. Il faut de toute urgence, pour d'évidentes raisons sanitaires, évacuer les milliers de cadavres.
Ce que des coches d'eau à fond plat ont pu amener dans un sens, des cercueils et des cadavres ils pourront ramener dans l'autre.
Les bateaux appelés corbeillats en raison de leur provenance seront donc utilisés… Et le nom déformé au fil du temps, peut-être pour des raisons péjoratives, en corbillard.
Et bien sûr, le terme perdurera.
Immortel quant à lui !
- (1) ↑ 1348 pour les puristes !