Fidèle lecteur omnilogiste, même non helvète, sans doute amènes-tu dans ton sac à dos un superbe couteau multi-lames lors des tes promenades en montagne.

Voilà plus d'un siècle que les soldats suisses(1) trouvent en dotation dans leur paquetage un petit couteau à lames multiples.

Couteau suisse

À l'origine, dans les années 1880, il devait servir tant pour manger que pour bricoler, et notamment permettre de démonter le fusil Schmidt Rubin en dotation.
On trouve donc une lame, un ouvre-boîte, un tournevis plat et un poinçon.

C'est en janvier 1891 qu'il est validé et distribué, référencé « Modèle 1890 ». Il a alors une poignée en bois de chêne noirci.

Le marché étant d'importance, plusieurs fabricants participeront à la production : les 15 000 premiers couteaux livrés sont allemands (Wester & Co à Solingen), très rapidement renforcés par l'entreprise Karl Elsener à Ibach (canton de Schwyz), qui deviendra par la suite la maintenant très célèbre marque Victorinox. Ils sont exclusivement munis d'un manche noir ou rouge.

Outre la dotation militaire, il est vendu dans le civil, et parfois alors adapté avec des accessoires particuliers. Il existe ainsi 360 versions, variant avec les 80 accessoires, évoluant au fil du temps, puisqu'on trouve maintenant une clé USB ou un pointeur laser sur certains modèles.

Couteau suisse

Le couteau est aussi allé sur la lune, puisque les astronautes américains étaient dotés d'un exemplaire.

Le modèle règlementaire a par la suite évolué à cinq reprises en 1890, 1908, 1951, 1961, et finalement le couteau 2008. Les sociétés Victorinox et Wenger sont maintenant les seuls fabricants du couteau suisse officiel, poinçonnés KMV(2).

Le dernier modèle possède une lame dentelée, un mécanisme de blocage de la lame et de l'ouvre-boite en position ouverte, un tournevis cruciforme, une scie et un manche antidérapant.


  1. (1) Dont on rappelle ici qu'il s'agit de tous les citoyens suisses.
  2. (2) Pour Kriegsmaterialverwaltung, « intendance du matériel de guerre en Français ».