Nous sommes en pleine guerre froide quand Serguei Bondartchouk commence la réalisation de l'adaptation en film du livre la Guerre et la Paix de Léon Tolstoi. Quoi de mieux niveau propagande que remettre à jour l'un des plus grand chef-d'œuvres de la littérature russe ?

Le film doit être à la hauteur du livre : démesuré. Bondartchouk a carte blanche, et le budget du film atteint le montant record de 8 millions de roubles de l'époque, soit aujourd'hui plus 700 millions d'euros après inflation. Pour un film.

Avec plus de 200 000 figurants, le film dure 7 heures et 20 minutes. Pour retranscrire au mieux l'esprit du livre, on ressort les fauteuils et les meubles des musées, ainsi qu'une partie des costumes. Les batailles sont reproduites grandeur nature par les militaires de l'Armée Rouge, la scène de la bataille de Borodino dure 45 minutes et réunit à elle seule 120 000 hommes.

Une charge de cavalerie ? Prenez de vrais chevaux et tirez-leur dessus en pleine charge, le cavalier dessus : le résultat gagnera en réalisme. L'épique époustouflant a plus de valeur que ces quelques animaux, les écologistes américains sont libres de boycotter le film à sa sortie.

Filmer les scènes d'action ? Créez des caméras spécialement pour le besoin du film. Les suspendre à des câbles, des bras articulés ou en hélicoptère. Le résultat doit être parfait. Centaines de chevaux, bombes, explosions, incendies… Bref : la démesure la plus totale.

En somme, un film à voir.