Fidèle lecteur omnilogiste, c'est aujourd'hui qu'une fois de plus, grâce à Omnilogie, il va falloir perdre une illusion…

C'est bien souvent qu'on a entendu les célèbres premières notes de la 5e Symphonie de Beethoven (Vous savez, « pom, pom, pom, pommmmmm » !), mais celui-ci a écrit nombre d'autres œuvres célèbres, telles que « la lettre à Élise », dont il va être question ici…

Beethoven

Ludwig van Beethoven, alors âgé d'une quarantaine d'années en 1810, bien qu'isolé dans sa surdité, crée des mélodies dans son imaginaire. Il ne se sent guère à son aise dans cette société mondaine viennoise. Il y demeure pourtant à l'initiative de Maria Erdödy, qui a su lui trouver trois mécènes aussi riches que mélomanes, lui assurant une quiète existence dotée de quatre mille florins annuels. Las, la guerre avec la France napoléonienne, outre l'envahissement de son pays, lui provoque la coupure de son soutien financier.

L'inspiration se fait rare et difficile, le moral n'y est plus. Comble de malheur, le génie vit une vie affective difficile, n'ayant pas encore trouvé « le » grand amour (Bettina Brentano n'apparaîtra que plus tard dans sa vie).

Il s'éprend alors d'une toute jeune fille de dix-huit ans, Thérèse Malfatti von Rohrenbach zu Dezza (si, si, tout ça !). Mais cette passion n'est pas réciproque. Tout juste est-elle impressionnée par le maître, mais par son génie musical.

C'est à cette époque qu'est écrite la Bagatelle en la mineur, c'est-à-dire la lettre à Élise… Mais elle n'est alors pas publiée, plutôt présente sous forme d'un brouillon difficilement lisible, restant dans les archives du maître jusqu'à son décès en 1827.

La lettre à Ellise

Elle est publiée en 1867, après l'exploitation de ses archives par Ludwig Nohl. En marge apparaît une dédicace « Für… se », le début du prénom étant illisible. C'est donc Nöhl qui prend l'initiative d'indiquer Élise, pour des raisons qui nous échappent (voue-t-il lui même une admiration à une Élise ?).

Mais avec du recul, la situation affective de Beethoven lors de la rédaction de cette œuvre permet clairement de penser qu'elle était dédiée à Thérèse, qui n'a jamais entendu jouer cette œuvre, puisqu'elle décédait en 1851 !