Lors du dernier article, nous avions quitté la France au bord du gouffre, prête à se déchirer pour le problème de la succession d'Henri III.

Un bref rappel des différents candidats s'impose :

  • Henri de Navarre, protestant désigné pour la succession même si le défunt roi lui a livré bataille les derniers mois de sa vie avant de se réconcilier avec lui ;
  • Le cardinal de Bourbon, un puissant homme d'Église (évêque à 17 ans), désigné par la ligue comme le successeur d'Henri III. Même si les ligueurs lui ont déjà virtuellement donné la couronne et le nom (Charles X), il a été emprisonné par le défunt roi quelques années auparavant. Cette incarcération n'a pas découragée les ligueurs, qui le considèrent toujours comme candidat ;
  • Charles de Mayenne, frère d'Henri de Guise (souvenez-vous : celui qui s'est fait assassiner par le roi). Charles a hérité du commandement de la ligue, et même s'il supporte officiellement Charles X, il compte bien se faire élire roi lors d'un coup d'État ;
  • Enfin, le roi d'Espagne est décidé à mettre sa fille Isabelle II sur le trône, puisqu'elle est la petite fille d'Henri II. (souvenez-vous de ce mariage qui coûta la vie au roi).

Dès lors, les luttes de pouvoir vont pouvoir s'exercer.
Henri de Navarre va combattre la ligue, et remporter plusieurs victoires décisives. De sa prison, le cardinal de Bourbon abdique alors et reconnaît à Henri de Navarre le poste de roi : trois candidats sont encore en lice.

Les états généraux sont convoqués, et l'on décide qu'Isabelle II n'accèdera pas au trône de France en vertu de la loi salique, qui interdit la royauté aux femmes : plus que deux !

De victoire en victoire, et après la tentative manquée de coup d'état aux états généraux par Charles de Mayenne, Henri de Navarre s'impose comme le roi.

Un obstacle demeure cependant : Henri est toujours protestant – c'est, faut-il le redire, la base de ce capharnaüm !
Il a beau faire une déclaration solennelle dans laquelle il s'engage à respecter les catholiques, le courant ne passe pas entre le peuple français et lui.

Finalement, Henri accepte d'abjurer sa religion : le duc de Rosny résumera cette conversion par la célèbre phrase « Paris vaut bien une messe ». Il est alors sacré sous le nom d'Henri IV, et comme ses ancêtres Henri II et Henri III, il ne mourra pas de vieillesse ! Mais ceci est une autre histoire…