Les flics
D'où vient le surnom de « flic » que l'on donne aux policiers ?
Ami lecteur, il faut bien te tenir… aujourd'hui, le flic investit le site. Mais au fait, pourquoi donc ce mot flic pour surnommer tout bon policier ?
Et comme de bien entendu pour de telles questions, point de réponse certaine, mais nombre d'hypothèses que nous allons partager ici.
- La première trouve une origine germanique à ce mot, avec flick, qui serait un mot argotique allemand désignant un jeune homme. Peu convaincant en fait…
La seconde reprend le fait que les premiers policiers travaillaient uniquement en civil, glanant auprès de leurs informateurs dans les milieux glauque des villes leurs informations : les mouchards. Le policier était de fait surnommé « mouche à dard », puisqu'il qu'il portait canne à pommeau blanc ou épée pour les Officiers. Et la transposition en allemand – eh oui, toujours en allemand… – du mot mouche donne Fliege transformé en flic, par analogie des sens. Le mot évolue au fil des ans : on trouve ainsi la définition de « fligue à dard » : Sergent de ville, agent de police qui porte une épée. ou « flique » : Commissaire de police dans un dictionnaire de 1887. Mais dès 1829, on retrouve pour la première fois dans les écrits les mots de « fligues » et « fliques ».
Dans le « Nouveau dictionnaire national – Bescherelle Aîné » de 1887 le terme « fligue à dard » : Sergent de ville, agent de police qui porte une épée ; et une ligne plus loin « flique » : Commissaire de police ; cependant le Littré de 1873 n'a aucune trace de ces deux mots.
- Troisième hypothèse : d'origine latine cette fois ci : fligere pour « battre », puisque le policier tient le pouvoir de battre le malfaisant(1).
- Quatrième hypothèse émise, rattachée à un nom propre : un certain policier répondant au nom de Flick qui se serait montré efficace au point de laisser son nom à la postérité. Peu convaincant, il faut l'admettre !
- Cinquième hypothèse, historique : la garde nationale de l'armée strasbourgeoise tenant le blocus de Strasbourg en 1814. Composée de bataillons sous-divisés en compagnies, dont celle dite « du centre », où étaient affectés les ouvriers, méprisés de leurs frères d'armes, et dont ils réparaient les boucles de chaussures. Ils furent rapidement surnommés schnallenflicker (« ceux qui font briller les boucles »). Au fil des ans, ce mot fut raccourci pour n'en retenir que la dernière syllabe. Puis la garde nationale se transforma en service de police interne au pays ; restait le mot de « flick ».
- Sixième et dernière hypothèse, scolaire celle-là puisqu'enseignée en certaines écoles de police(2). Nous avons vu plus haut que nos policiers étaient dotés d'une canne à pommeau blanc, signe de leur autorité. Cette canne était ferrée en son extrémité, pour servir d'arme en tant que de besoin (même si l'enseignement de la canne comme arme a presque totalement disparu de nos jours), et aussi pour ne pas s'user sur le pavé des villes. Ainsi nuit et jour, on entendait le claquement de la canne sur le pavé ; et nos habitants disaient ainsi « on entend venir les flics », parlant du bruit caractéristique « flic, flic »…
Voilà, à vous d'analyser et choisir ce qui vous semble le plus pertinent. Mais au fait, pourquoi dit-on « 22 vl'a les flics » ? Eh bien ça, vous le saurez en lisant… un prochain omnilogisme !