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Et voilà. On croyait le pire passé avec le Grand Bond en avant et le désastre humain et économique qu'il aura provoqué.
Et pourtant la Chine n'est pas au bout de ses souffrances. Car Mao, bien qu'à la retraite, convoite toujours le pouvoir. La révolution culturelle n'est pas aussi meurtrière que le Grand Bond en avant, mais ça ne l'empêche pas d'être horriblement sanglante.

Après le Grand Bond en avant, des mesures sont prises pour redresser la barre que le Grand Timonier avait bien failli briser à force de la faire tourner n'importe comment. Le gouvernail – pardon, le gouvernement – est très affaibli par la tempête qui en a résulté, et ces remous permettent à Mao de reprendre le pouvoir et les rênes du pays.

La révolution culturelle avait pour seul but de réhabiliter Mao. C'est son épouse Jiang Qing qui va lancer une polémique qui va mettre le feu aux poudres(1).
La « révolution culturelle » incite les jeunes à prendre le pouvoir, à se révolter contre les fonctionnaires corrompus, désormais « ennemis du peuple ». Ces jeunes sont rassemblés en gardes rouges, qui sont désignés comme révolutionnaires par Mao.

Mais la polémique échappe au contrôle de Mao et le tout se soldera une fois de plus par une violente répression armée, un massacre sanglant. Le gouvernement tombe en disgrâce et Mao devient le maître incontesté du pays.
Une partie considérable du patrimoine culturel chinois est détruit à cette occasion. Au sortir de cette nouvelle crise, le peuple chinois est définitivement traumatisé, tant par les atrocités physiques que par les incroyables violences morales (humiliations publiques d'une cruauté morale traumatisante). Le goulag chinois, le laogai, est bien plus peuplé que son équivalent russe ; ses conditions de détention n'y sont pas meilleures.

La Révolution culturelle est responsable de la mort de centaines de milliers de personnes. Certains auteurs, estiment même le nombre de morts à plusieurs millions.

On parle souvent d'Hitler ou de Staline comme les pires dictateurs de toute l'histoire humaine, mais on oublie un peu trop qu'en termes de nombre de victimes, Mao est le triste champion mondial.


  1. (1) Celles de la Sainte Barbe, bien sûr !

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