Un remède de bonne femme
Quelle est l'origine de l'expression « un remède de bonne femme » ?
Le fidèle omnilogiste, bien que vaillant, peut parfois rencontrer quelques problèmes de santé.
Pourquoi ne pas alors recourir à un remède de « bonne femme » ? Vision péjorative pensez-vous ? Que nenni ! Il s'agit là d'une dénaturation de la traduction au fil des ans… car les remèdes de bona fama signifient en fait en latin « de bonne réputation ». Voilà qui change tout ! D'ailleurs, comment écarter d'un revers de main l'influence et l'importance des plantes dans la pharmacopée ? Car même si on synthétise parfois les médicaments artificiellement à partir de molécules pour des raisons d'économie, nombre de ceux-ci cachent, sous des noms complexes, des molécules tirées des plantes qui nous entourent.
Nos ancêtres, eux qui avaient recensé au fil des siècles, des millénaires, les vertus des plantes des plus courantes aux plus rares, ne s'y trompaient pas. Ainsi, en 1600 avant J.-C., ce ne sont pas moins de 800 médicaments qui sont recensés dans le Papyrus Ebers. Dans toutes les régions du monde, les découvertes se complètent, reprises jusque dans les jardins de curés.
L'idée générale de cette recherche empirique est résumée dans la théorie similia similibus curantur, que tout omnilogiste traduit immédiatement par « les semblables soignent les semblables », en se fondant sur la forme de la plante qui peut ressembler à celle de l'organe soigné, les couleurs, le mode de culture etc.
Ainsi, pour l'une des molécules les plus célèbres, on constate que le saule pousse les pieds dans l'eau : l'écorce pourrait donc protéger des « coups de froid » : voici l'aspirine (acide acétylsalicylique). Faut-il détailler l'utilisation du pavot dans le traitement de la douleur, de la digitale pourprée pour le traitement des problèmes cardiaques, la valériane pour les troubles du sommeil, le millepertuis pour les dépressions, l'arnica pour les ecchymoses, l'alœ vera pour la cicatrisation ? Cette science, tombée en désuétude au début du siècle, retrouve maintenant toute son importance, d'autant que sur les 300 000 espèces végétales à fleurs, on estime que 50 000 d'entre elles n'ont jamais été étudiées et que seules 3 000 sont correctement connues.