Ah, que de bonnes âmes pour proposer, en toute bonne foi, la réouverture des maisons closes… Que des avantages : « elles » seront à l'abri, « elles » bénéficieront d'un suivi médical, « elles » seront en sécurité et protégées, « elles »… « elles »… et « elles »…
Oui, MAIS !

Postulat de base : quel qu'en soit le contexte, l'assouvissement de mâles appétits ne saurait légitimer une telle pratique.
De plus, vieux principe de base en économie, l'offre crée la demande. Les pays connaissant les maisons closes sont aussi ceux qui ont – et de très loin – le plus grand nombre de jeunes filles « esclaves » du sexe.
Un suivi médical ? Mais il n'est ni plus ni moins présent que celui proposé dans les pays ayant une politique abolitionniste de la prostitution, ce qui est officiellement le cas de la France. Et les cas les plus désociabilisés, et donc les plus susceptibles d'être malades, seront hors du circuit classique et échapperont donc à cette offre de soin.
Par ailleurs, plus question de refuser un client, quel qu'en soit le motif, comme cela est possible dans la rue. C'est le tenancier, et lui seul, qui choisira. Et chiffre d'affaire oblige, il acceptera tout, y compris les clients les plus déviants, les plus violents.
Seul le chiffre d'affaire compte, et il doit être maximum. Donc travail à plein temps, voire plus. Hors de question de s'arrêter comme bon semble à la demoiselle. Elle doit faire ses horaires, et rentabiliser.
Rentabilité il y a ? Mais au profit de qui ? Taxes diverses, loyer et autres supercheries permettront de confisquer d'autant plus à l'exploitée. Qui peut penser qu'un « honnête » commerçant gèrera ce genre de « commerce », magnifique usine à recycler les voyous, et à produire de l'argent sale ?

Au final, usine à conditionner les exploitées, à formater, avant de les envoyer dans la rue une fois servile, dans des pays sans scrupule…
Ouf, la France semble avoir choisi la bonne voie, en se refusant d'officialiser dans une complicité hypocrite ce système, dont les autres pays semblent d'ailleurs revenir. Et qui plus est, la signature de la Convention de Varsovie du 16 mai 2005 s'oppose de toutes façons de fait absolument à une telle hypothèse.

Et c'est tant mieux.