Les esprits du ciel (2) : Les Farfadets
Quel est le phénomène météorologique nommé farfadet ?
Avant de lire cet article, assurez-vous d'avoir lu l'épisode précédent !
Les Farfadets (Sprites, en anglais), également dénommés Sylphes rouges, sont les phénomènes lumineux transitoires les mieux connus. Ces PLT naissent par groupes de deux ou trois dans la haute atmosphère (mésosphère) lors de puissants éclairs. Ils apparaissent entre 80 et 140 km d'altitude, et s'étirent jusqu'à une altitude de 40 km environ. Ils se présentent comme une gigantesque méduse de 1 à 50 km de large dont les longs filaments pendent en direction de la Terre.
Les farfadets sont les « esprits du ciel » les plus discrets : ils ne durent que de quelques millisecondes à quelques centaines de millisecondes ! Ce sont les premiers PLT observés, ainsi nommés en référence au farfadet Ariel, l'insaisissable esprit des airs de la pièce « La Tempête » de Shakespeare !
Le mystère de leur origine est encore discuté au coin du feu par les météorologues.
Les farfadets pourraient être dus à une perturbation ionisante produite par de grands éclairs au-dessus des nuages de pluie. Des photons de fluorescence se formeraient alors dans l'atmosphère (comme dans un néon) qui s'illuminerait brusquement. Leur couleur vive, d'un rouge orangé en altitude variant jusqu'au vert bleuté à la base, est due au \(N_2\) (diazote) atmosphérique dont la longueur d'onde émise varie avec la pression d'altitude.
Selon d'autres sources, les farfadets seraient le produit de l'interaction entre des électrons hautement chargés issus des rayonnements cosmiques et les composants du gaz atmosphérique. Des rayons X et gamma secondaires nés de cette rencontre ioniseraient la partie élevée de la thermosphère et produiraient ces phénomènes lumineux.
Les farfadets ont longtemps été tenus pour responsables d'accidents inexpliqués survenus lors de missions en opération à haute altitude au-dessus des orages. Il semble aujourd'hui qu'ils ne soient pas impliqués dans les affaires des hommes…
Pour voir un farfadet dans une aurore boréale (pourquoi ne pas joindre l'agréable à l'agréable ?), suivez le lien dans les « Sources et références » !