Atrée, ou la cruauté sans limites
Atrée : qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent.
Vous pensiez qu'Ivan le Terrible était un horrible tyran ? Que Philippe le Bel régnait par la terreur ? Que Basile II était quand même sacrément sadique d'avoir crevé les yeux à une armée entière ? Que votre patron est odieux avec ses salariés ? Même s'ils n'ont certainement pas usurpé leurs réputations, je vais vous parler aujourd'hui d'un roi qui les surpasse tous : j'ai nommé… Atrée !
Atrée, donc, est un roi mythique de Mycènes, une civilisation qui se développe dans la Grèce actuelle à partir de 1700 avant Jésus Christ. Selon la légende, il ne recule devant rien pour asseoir son autorité. Un petit exemple pour la route ? Pour se venger de son pire ennemi Thyeste (qui est également son frère jumeau), il tue ses fils et les fait cuire, en mettant leur tête de côté. Il feint ensuite la réconciliation avec Thyeste, l'invite à un banquet… et lui sert sert à manger ses propres enfants. Pour prouver ses dires, il lui montre ensuite les têtes coupées encore sanguinolentes…
Cette anecdote rappellera certainement le mythe de Sisyphe aux plus culturés d'entre vous !
La devise d'Atrée, « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent », a été paraphrasée par Mazarin en 1648 lors de la Fronde et des attaques personnelles de ses ennemis qui écrivaient des petits poèmes satiriques (les fameuses mazarinades, à ne pas confondre avec les raffarinades !). Sa réaction n'a pas manqué de panache : Qu'ils chantent, pourvu qu'ils paient !