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Bonjour
Vous êtes une femme et vous vous adressez à un homme :
Ce que vous pensez dire en lançant « Bonjour » :
Salut Roger ! Comment ça va ? Ça te dirait qu'on aille se prendre un déca après le boulot ?
Ce que vous dites réellement tel qu'interprété par les habitants de l'Arabie Saoudite – ou dans n'importe quel pays musulman pratiquant la charia :
Salut ! Comment ça va ? Ça te dirait qu'on aille dans un hôtel pour que je puisse perpétrer des sévices sexuels immoraux sur ta personne pour satisfaire le Démon ?

À en croire la charia – un ensemble de règles de conduite que doit suivre un musulman –, il est amoral pour une femme de souhaiter la bienvenue à un homme en public. Il est aussi interdit à une femme de s'associer avec un homme autre que son mari si elle n'a pas une escorte avec elle ; comme l'a appris à ses dépens une jeune américaine en février 2008.
Elle avait parlé avec un homme – qui n'était pas son mari – à Starbucks(1) : elle s'était alors faite arrêter, fouiller et forcer à signer de fausses confessions. Le juge avait déclaré You are sinful and you are going to burn in hell(2)(3).

À côté de ça, les femmes ne sont pas autorisées à conduire, voter, posséder des magasins, témoigner dans un procès… ou faire du vélo ! Bizarrement, il est tout à fait normal pour une femme de piloter des avions surpuissants – à condition bien sûr qu'elle ne se rende pas à l'aéroport en vélo.

Autrement dit, si vous êtes une femme qui prévoit un voyage en Arabie Saoudite, offenser les habitants en leur disant « bonjour » risque d'être le dernier de vos problèmes.


  1. (1) Une chaîne internationale qui tient des cafés.
  2. (2) Littéralement : vous êtes vicieuse, et vous allez brûler en enfer.
  3. (3)

    Extrait et traduction de la depêche de presse :

    Une femme d'affaires américaine de 37 ans, mariée et mère de trois enfants, demande justice après qu'elle a été jetée en prison par la police religieuse de l'Arabie saoudite pour s'être attablée dans un café Starbucks à Riyad avec un collègue masculin.
    Yara, qui ne veut pas que son nom soit publié par peur des représailles, a été blessée et pleurait quand elle a été libérée de prison après une journée où elle a subi une fouille corporelle, a été menacée et forcée de signer de faux aveux par la police « Mutaween » du royaume.