Le riquiqui bikini
Dans quelles circonstances a été créé le bikini ?
Toute fidèle lectrice omnilogiste l'a sans doute porté un jour(1) alors qu'elle voulait profiter de la baignade en bronzant un peu : le célèbre bikini.
Presque tout le monde sait bien que ce maillot de bain autrement dit « deux pièces » de taille variable et inversement proportionnelle à l'évolution du temps fait référence à l'atoll du même nom qui se trouve dans l'océan Pacifique.
Mais cela ne suffit pas ! Il faut se replacer dans le contexte historique du créateur de ce – pour l'époque – très osé vêtement, Louis Reard. Nous sommes en effet en juillet 1946.
Or, quelques jours plus tôt, une nouvelle a fait l'effet d'une bombe. D'une grosse bombe, même, puisqu'il s'agit d'un essai nucléaire américain sur cette petite île…
Il s'agit de l'un des tirs d'une plus vaste opération dite « opération Crossroads », première du genre dans l'après-guerre. Il s'agit alors de tester la puissance destructrice de bombes A sur des navires et des sous-marins. Les habitants avaient été « invités » à se rendre le 7 mars sur l'atoll voisin « Rongerik ».
Le chef des opérations, le vice-amiral W. Blandy, avait proposé d'appeler l'opération Crossroads (« croisements »), car « il était évident que la guerre, peut-être même les civilisations, étaient arrivées à un point critique grâce à cette arme révolutionnaire ».
Le tir de la bombe(2) d'une puissance de 23 kilotonnes dans un caisson en fer accroché une trentaine de mètres sous un navire, a lieu le 25 juillet à 8 h 35 (heure locale).
4 millisecondes après l'explosion, l'onde de choc atteint la surface avec une vitesse de mach 2,5 et la bulle de gaz projette un immense volume d'eau autour du site sur 2 000 mètres de haut, avec des vagues de 30 mètres.
Huit bâtiments « témoins » coulent alors et durant plus de 24 heures, la zone proche de l'explosion est mortellement radioactive. L'accès à l'île de Bikini (à 9 kilomètres) ne fut autorisé qu'une (dès ?) semaine plus tard.
Bref, de quoi défrayer la chronique. Et quoi de mieux que de s'emparer de cet événement mondial comme slogan publicitaire ?
On utilisera au passage le slogan de « bikini, le maillot de bain anatomique », n'ayant peur de rien !
La taille du vêtement évoluera ensuite au fil du temps, se faisant parfois minimaliste, et devenant même monokini lorsqu'il perdra sa partie haute.
Un célèbre publicitaire exploitera d'ailleurs le filon avec humour dans les années 80 ! Voici pour les plus jeunes de nos lecteurs omnilogistes :
« Honni soit qui mal y pense » disait-on déjà dans un article précédent !