La tradition de s'embrasser sous une gerbe de gui a plusieurs origines selon les cultures.

Pour les druides(1), le gui était une plante divine, selon leurs croyances, de par son immortalité (il reste vert) et de ce fait il formait, toujours pour eux, un médicament universel. D'ailleurs les personnes de l'époque avaient l'habitude d'en suspendre une autour de leur cou et au porche de leur maison en guise de protection.

Concentrons-nous maintenant sur les origines de la tradition.

Selon une ancienne légende galloise, la tradition du baiser viendrait des trois filles du roi Gwydyr. Étant toutes fiancées et leurs fiancés devant partir en guerre, elles les retrouvèrent sous un vieux chêne chargé de gui et ils leur demandèrent des preuves de leur amour. Chaque fille retira la plume de paon qui ornait ses cheveux et l'offrit à son fiancé. Les trois hommes en réclamèrent d'avantage. Alors, chaque fille enleva cette fois une branche de houx qui maintenait la plume de paon. Ils en voulurent encore plus. Alors, n'ayant plus rien d'autre à leur offrir, les filles de Gwydyr offrirent à leurs fiancés un baiser.

Une autre légende raconte que la déesse Frigg(2) aimait tellement son fils Baldur, adulé de quasiment tous les dieux, qu'elle voulait le protéger de tous les dangers du monde. Dans ce but elle fit promettre à tous les éléments (eau, feu, métal…) ainsi qu'à tous les êtres vivants de ne pas le blesser. Il fut d'ailleurs mis à l'épreuve, on lui décocha des flèches enflammées, on le lapida… et rien ne l'affecta. Cependant la déesse Frigg avait oublié de faire promettre une plante : le gui. Le dieu Loki, qui ne partageait pas le même amour pour Baldur façonna une flèche à partir de gui et tua Baldur. Alors Frigg interdit l'utilisation du gui comme une arme, implora les autres dieux de ressusciter Baldur, en échange de quoi elle récompenserait d'un baiser quiconque passerait sous une gerbe d gui.

Les premières traces de baiser sous le gui remontent à la Fête grecque des Saturnales. Durant la période de Noël, une jeune femme se tenant sous du gui ne pouvait pas refuser un baiser, sans quoi elle se risquait à une année entière sans mariage, selon les dires.

Cette tradition païenne s'est perpétuée, même si l'Eglise substitua le Houx au gui dont les épines faisaient référence à la couronne du Christ et les boules rouges à son sang.


  1. (1) Prêtres celtes.
  2. (2) Déesse de l'amour, de la beauté et de la fécondité, dans les mythologies germanique et nordique.