Tout fidèle lecteur omnilogiste se posera à la lecture de ce titre la question de savoir si le thème sera juridique, lié à la célèbre maxime « dura lex, sed lex », ou si plus prosaïquement, il sera ici question du célèbre verre qui a tant marqué nos repas à la cantine de notre enfance…

Hé bien fi de culture « pure », intéressons-nous de fait à la deuxième option, et étudions notre verre avec son célèbre « petit numéro marqué en son fond », qui nous faisait dire à notre camarade de tablée, « j'ai 32 ans », et lui de répondre « et moi 16 ! »(1)

verre duralex

C'est en 1946 que naît le héros, appelé « rond gigogne », puisqu'il était possible d'en empiler plusieurs, d'autant que, grande révolution, ce verre est réputé être très résistant, et d'une durable clarté.

Et surtout, aucune ébréchure n'a jamais pu être constatée sur notre héros. Si vraiment il est trop maltraité, il préfère alors éclater en mille morceaux, rendant impossible toute coupure importante.

C'est qu'en effet, le verre est trempé : chauffé à 800°, il est brutalement refroidi. Voila donc le secret de fabrication, breveté depuis 1939, en l'usine de La Chapelle Saint-Mesmin. Mais durant les années qui suivirent, on avait d'autres soucis que d'exploiter la trouvaille…

C'est la manufacture Saint Gobain, vieille dame née en 1665 grâce à Louis XIV, qui exploite alors le filon. En 1997, notre héros est racheté par une entreprise italienne, puis ensuite turque, avant de retrouver sa nouvelle et actuelle équipe en 2008.

bistro

Certes, quelques nouveaux modèles sont apparus au fil des années (le Picarcie, aux facettes carrées, Provence, universel, bistro, etc.), modernisant quelque peu les formes, pour ce produit vendu dans plus de 100 pays.

Et bien sûr, comment finir cet article sans révéler le secret : quid du petit numéro gravé au fond du verre ? Il s'agit tout bêtement du numéro du moule de l'une des 48 machines utilisées pour fabriquer le verre.


  1. (1) S'il prétend avoir 49 ans, c'est un menteur… si vous lisez l'article jusqu'au bout, vous saurez pourquoi !