Amusons-nous à compter les dizaines : dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante…
Et là, c'est le drame. Soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix. Alors que toutes les langues du monde suivent une logique similaire dans la suite de nombres, le français bouleverse tout. Pourquoi utiliser soixante plus dix alors que septante est beaucoup plus logique et ferait tout aussi bien l'affaire ?
Le pire restant le nombre quatre-vingt-dix-neuf : (4*20)+10+9. De quoi faire tourner la tête aux moins matheux d'entre nous..

Pour trouver l'origine de cette particularité bien française, remontons à l'Antiquité, peu avant la fameuse conquête de César en Gaule. À l'époque, les Celtes occupaient une grande partie de ce qui est désormais notre cher pays ; or, ce peuple utilisait le système vicésimal pour compter : trente se disait vin et dis, quarante se disait deux vins, etc. Les Romains, quant à eux, utilisaient le système décimal.
Lorsque César et son armée eurent conquis la Gaule, l'influence latine a naturellement commencé à s'imposer. Par conséquent, le système décimal a progressivement pris la place de celui vicésimal.

Cependant, quelques nombres ont résisté encore et toujours à l'envahisseur romain. 70, qui se disait trois vins et dix, est devenu soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix n'ont pas changé. C'est pourquoi les nombres de soixante-dix à quatre-vingt-dix-neuf (ainsi que de 170 à 199, etc) sont présents en France. Un simple héritage des peuples Celtes qui vivaient sur le territoire, et qui ont laissé leur trace dans notre langue.