Les notes tironiennes
Comment faisait Tiron pour écrire aussi vite que le langage oral ?
Marcus Tullius Tiro – souvent nommé Tiron – naît à Arpinum, dans l'actuelle Italie. Il est acheté comme esclave par la famille de Cicéron, et grandit avec le futur orateur qui l'amène jusqu'à Rome.
Cicéron l'affranchit en 53 av. J.-C. et se sert de « son » ancien esclave comme d'un secrétaire pour noter toutes ses prestations orales.
De retour d'un voyage à Athènes, Cicéron lui demande d'adapter sa prise de notes en une méthode d'écriture abrégée pour pouvoir retranscrire plus fidèlement ses plaidoiries ; Tiron invente alors un système personnel qu'il utilise pour transcrire les discours prononcés devant le Sénat et les tribunaux romains par son ancien maître.
La méthode de Tiron – appelée aujourd'hui notes tironiennes – est composée d'environ 4 000 signes et permet d'écrire aussi vite que le langage oral !
Cette écriture a été utilisée pendant plus d'un millénaire et demi, jusqu'au XVIIe siècle, sans modifications notables.
Après, elle fut l'objet de constantes améliorations, qui allèrent jusqu'à l'abréviation en un seul signe de phrases couramment utilisées. Logiquement, l'abréviation consiste donc toujours en une suppression plus ou moins importante de mots ou de lettres. Par exemple, « c'est-à-dire » peut s'abréger en « c. -à-d. », « nous » en « ns », etc.
Tiron serait aussi l'inventeur de l'esperluette (&), toujours utilisée de nos jours.
Après la mort de Cicéron en 43 av. J.-C., Tiron publiera les écrits de son maître et fera connaître à tous sa nouvelle méthode d'écriture !