Saint-Malo, la cité des dogues
Comment le meilleur ami de l'homme a-t-il protégé Saint-Malo pendant plus de six siècles ?
Mais, parbleu, qu'est-ce donc que cette histoire de chiens dans la ville de Chateaubriand ? Excellente question, fidèle lecteur d'Omnilogie.
Armoiries modernes de Saint-Malo.
Présents sur plusieurs des armoiries de la ville, les chiens de Saint-Malo étaient destinés à la protection de la ville. En effet, Saint-Malo est restée longtemps une ville riche et attractive ; pirates et armées étrangères pouvaient s'intéresser à la ville. De même, les navires contenaient des cargaisons très intéressantes pour des petites mains peu scrupuleuses. Les chiens de Saint-Malo furent donc instaurés en 1155 pour faire face à ces différents problèmes. Vraisemblablement, il s'agissait de dogues(1).
Les chiens étaient lâchés pendant le couvre-feu, lorsque les portes de la ville étaient fermées. Dressés à l'attaque et à obéir seulement aux « chiennetiers », des officiers municipaux, ils étaient enfermés la journée dans des chenils situés aux portes de la ville. Les malouins étaient informés de leur lâcher par les clochers de la ville, et pouvaient sortir lorsqu'ils entendaient le son des trompettes.
Toutefois, le 7 mars 1770, un incident se produisit. Un officier de marine, Ansquer de Kerouartz, revint de Saint-Servan(2) après avoir rencontré sa fiancée. Il tenta d'escalader l'enceinte de la ville, mais il fut rattrapé par les chiens et dévoré vivant. La municipalité prit alors un arrêté : elle ordonne l'empoisonnement des chiens et la dissolution du corps des « chiennetiers ». C'est la fin des chiens de Saint-Malo.