Bonjour les gens, aujourd'hui on va parler littérature tchécoslovaque avec Franz Kafka : )

Kafka est aujourd'hui reconnu comme un grand écrivain du XXe siècle, mais il aura fallu un certains temps pour que son œuvre soit connue, malgré lui. La nationalité de l'auteur est assez floue, on hésite entre Empire Austro-Hongrois et Tchécoslovaquie (notez les deux pays disparus), et son œuvre est revendiquée en partie aussi par Israël. Aussi l'usage pose Kafka comme « écrivain pragois de langue allemande », c'est clair : il a habité à Prague et écrit en Allemand.

Ses romans les plus connus sont le Château et le Procès, bien que son œuvre se mesure en milliers de pages, parmi lesquels on retrouve de longs romans inachevés et des nouvelles de deux lignes. Ses écrits se caractérisent le plus souvent par une extrême violence, des raisonnements paradoxaux, un héros incompris victime d'une administration chaotique, d'une justice incompréhensible, de tout. De ces situations est apparu l'adjectif « kafkaïen » pour désigner une administration compliquée, vous voyez quand on vous fait attendre deux heures pour refaire vote passeport puis qu'on vous dit qu'il vous manque des papiers et le tampon d'un préfet qui n'existe pas…

Quant à l'interprétation, c'est là qu'il y a débats. Des générations entières de critiques littéraires ont donné des visions totalement différentes de son œuvre : pour certains Kafka prédit l'avènement du communisme, pour d'autre du fascisme, ou de la Seconde Guerre mondiale et du génocide, ou de la fin de l'humanité. D'autres y voient une réflexion méta-philosophique, personnelle, la domination de la forme sur le fond, la crainte du père, un traumatisme… À noter que la plupart des thèses sur Kafka commencent par réfuter toutes les autres, mais toutes sont unanimes concernant le génie de Kafka.

En revanche Kafka lui-même n'était pas particulièrement convaincu par son œuvre. La moitié de ses livres ne sont pas terminés, il a demandé à sa femme de brûler ses textes, et a laissé sur son testament une demande à son ami Max Brod pour détruire le reste. Brod ne l'a pas entendu ainsi. C'est-à-dire que les textes n'ont pas été écrits pour être lu pour la plupart, puisque Kafka a très peu publié de son vivant.

Max Brod a récupéré les œuvres de Kafka, s'est enfui avec les papiers dans une valise en Israël pour échapper aux autorités allemandes désireuses de détruire l'œuvre de l'auteur. Brod a tenté de faire des textes des touts cohérents, corrigeant les fautes. Il est ainsi accusé d'avoir modifié l'œuvre. Mais Kafka avait la particularité d'écrire parfois dans le désordre, de mélanger les noms des personnages, de parler d'un pont reliant Boston à San Francisco, de la Statue de la Liberté brandissant un glaive, Brod se permet quelques modifications, et publie.

Mais peut-être les romans de Kafka n'étaient-ils pas destinés à être finis. Le héros se voit oublié des administrations ou de sa famille. Si dans le Château son objectif était le baron, il se résigne à rencontrer le secrétaire Klamm, puis le messager au chômage du Château. Épuisé, rejeté, le héros ne peut que mourir d'épuisement, et disparaître. Ces textes invitent à la réflexion, peut-être en trouverez-vous le sens.

Quoi qu'il en soit faites-vous votre idée, ses écrits sont libres de droit et dispo partout.

Commencez par le Procès !