 
Majuscules accentuées
Doit-on mettre des accents sur les majuscules ?
Qu'est-ce qui peut bien justifier l'absence d'accentuation des majuscules : simple mauvaise foi ou lacunes dans notre apprentissage de la typographie française ? 
Les excuses ne manquent pas : elle n'existent pas, on n'a pas besoin de les mettre, on ne peut pas les utiliser facilement… mais tout ceci n'est qu'une légende ! 
- Elles n'existent pas. Écoutez, je ne sais que répondre. À moins que… Ô lecteur, j'espère que tu auras noté l'ironie de ce propos !
- On n'a pas besoin de les mettre. Les accents sont partie integrante de la langue francaise ; vous n'ecrivez pas vos textes en minuscules sans eux : ils facilitent la lecture a l'oral ou a l'ecrit. Car le role des accents n'est pas purement decoratif : ils permettent aussi d'enlever les ambiguites. - Petit florilège d'articles parus dans la presse ou sur Internet en full-caps : - UN INTERNE TUE : un interne tue ? un interné tué ? un interne tué ?
- NOUS AIMIONS TOUS LE SUICIDE : psychose grégaire ou geste d'affection ?
- GISCARD CHAHUTE A L'ASSEMBLEE : une âme cultivée saura que le président est interdit de présence à l'assemblée et en déduira le sens correct de cette phrase, pour les autres il faudra choisir à pile ou face !
- GISCARD : LE FILS DEPUTE : celui-ci se passe de commentaires…
- JEUNE FEMME 25 ANS CHERCHE COMPAGNON, MEME AGE : paru dans les petites annonces, le texte original était « même âgé ».
 - On le voit, l'absence de ces hirondelles de l'écriture est préjudiciable pour le lecteur et pour l'auteur… l'omettre, c'est ni plus ni moins commettre une faute d'orthographe(1). À l'heure où l'on milite contre le langage SMS, ses détracteurs se doivent d'assurer un service parfait ! 
- On ne peut pas les utiliser facilement. Cette excuse nous vient d'un autre siècle : à l'heure des caractères en plomb, il était effectivement impossible de placer l'accent sur le « caractère » (au sens propre) sous peine de le fragiliser à l'extrême. Sur les machines à écrire, le problème restait présent (mais contournable), et peu à peu l'idée s'est implantée que les accents sur les majuscules étaient facultatifs, voire inexistants. Les premiers ordinateurs n'ont pas résolu le problème puisqu'ils n'embarquaient que les caractères américains : adieu cédille, ligatures, tilde ou humlaut qui font la beauté des langues européennes. Et l'on a vu d'héroïques typographes qui rajoutaient les accents au stylo sur les feuilles sorties de l'imprimante… - Mais maintenant, cette excuse n'a plus lieu d'être. Le problème ne se pose même pas sous Mac et Linux(2), pour Windows il faut ruser un peu : - Ê : ^ (rien ne se passe) puis MAJ + e (même démarche que pour le ê minuscule) ;
- È (resp. À) : Alt Gr + è (rien ne se passe) suivi de MAJ + e (resp. MAJ + a). Moyen mnémotechnique : en bas à droite de la touche 7 se trouve le symbole de l'accent grave : « ` » ;
- É : ça se complique, mais heureusement ce caractère est peu présent. Il faut taper Alt + 0201 (les chiffres doivent être tapés sur le pavé numérique) ;
- Ç : Alt + 0199.
 - Si cela ne fonctionne pas, il reste une dernière solution : taper votre mot dans Word, le sélectionner et appuyer sur MAJ + F3 pour mettre la première lettre en majuscule, refaites cette combinaison pour mettre l'ensemble du mot en capitale. 
Maintenant, vous n'avez plus d'excuse.
- (1) ↑ Petite citation du « Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale », Paris, 2003, p. 14 : on veillera à utiliser systématiquement les capitales accentuées, y compris la préposition À. 
- (2) ↑ Sous Linux, un simple Alt Gr + MAJ + é suffit pour produire un É, le concept étant le même pour tous les accents. Une solution assez élégante et pratique à l'usage. 
 Sous Mac, c'est encore plus simple : Verr. Maj + é.