Ils sont fous ces romains !
Connaissez-vous Astérix, Obélix et leur compagnon Idéfix ?
Fidèle lecteur omnilogiste, il y a peu, nous fêtions ici les 60 ans de Oui-Oui. Parlons donc aujourd'hui de ces trois inséparables compagnons qui font le bonheur de nous autres, Gaulois, et de tant d'autres, depuis maintenant 50 ans ; eh oui, bon anniversaire Astérix et tous ses compagnons.
Fruit du hasard, nés dans la précipitation de la réflexion de deux jeunes gens de 24 et 25 ans, qui se doivent de trouver un thème pour répondre à une commande de bandes dessinées destinées à des éditeurs hebdomadaires pour les jeunes. Goscinny, scénariste aux talents annexes de dessinateur, et Uderzo, dessinateur en titre, cherchent désespérément leurs futurs héros pour la revue Pilote dont le premier numéro est programmé pour octobre 1959. Après moult boissons, les deux compères étudient les diverses périodes de l'Histoire de France et constatent que l'épopée gauloise n'a pas encore été traitée. Quelques vagues souvenirs scolaires laissent entrevoir des possibilités avec ce peuple courageux et frondeur.
Il faut surprendre les lecteurs : pourquoi ne pas choisir un anti-héros ? Le personnage principal sera donc petit et rusé. Et en contre point, il lui faut donc un compère fort (je n'ai pas dit gros, mais juste un peu bas de poitrine !).
Qui dit Gaulois, dit Romains. Et puisque les Romains sont dominants, les Gaulois seront donc regroupés dans un village courageux qui résiste. Car toute la Gaule est occupée. Toute ? Mais non, un petit village résiste. Et pour expliquer cette résistance, vient tout naturellement l'idée de la potion magique, qui ne peut être due qu'au génie d'un druide.
Les noms d'Astérix et Obélix sont dus à la spontanéité des auteurs. Ce sont les lecteurs qui proposeront le nom d'Idéfix, en réponse à un concours organisé à cette fin, après l'apparition du petit animal devant l'étal d'un boucher à Lutèce. Cinq lecteurs proposent ce même nom, qui sera retenu.
Voici l'occasion au fil des ans de caricaturer nombre de vedettes qui apparaîtront au fil des albums, où l'on peut reconnaître en vrac (et parmi d'autres) Jacques Chirac, Kirk Douglas, Pierre Tchérnia, Jean Gabin, Guy Lux et tant d'autres.
Et l'occasion pour nous lecteurs de réviser notre latin ; aucun des deux auteurs ne maîtrisait d'ailleurs cette langue morte. Qu'à cela ne tienne, il suffira de se plonger dans les pages roses d'un célèbre dictionnaire. Vérifiez : vous y trouverez toutes les citations des albums.
Destinés à un public français, les albums seront rapidement amenés à être traduits grâce à leur succès, alors qu'ils ne sont pourtant pas toujours tendres avec nos voisins ; mais après une première traduction en allemand, le succès est là. Toute la difficulté consiste à respecter et reprendre les innombrables jeux de mots dans 107 langues !
Et voici donc au fil des ans 325 millions d'albums édités. Et qui sait que le premier satellite français envoyé dans l'espace en 1965 était baptisé du nom de code A1 ? En pleine période de guerre froide, il s'agissait en fait de Astérix 1, fier représentant d'un petit pays qui « résistait » à l'occupation mondiale des deux super puissances.