Un article à dévorer jusqu'au bout
Quels sont les différents types de vautours ?
Il est parfois des animaux qui ont été affublés au cours des siècles d'une vilaine réputation(1), alors même qu'il est maintenant établi qu'ils trouvent leur place dans la belle organisation de la nature.
Ainsi en est-il par exemple d'un célèbre oiseau. Des vautours, penses-tu tout bas, fidèle omnilogiste. Oui, certes. Mais il en existe plusieurs types, et il est ici question de voir à quel point les cousins se complètent bien pour éviter tout gâchis…
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Le vautour noir, tout d'abord, aussi appelé vautour moine. Il est ainsi surnommé car sa tête présente une tonsure bien caractéristique. D'environ trois mètres d'envergure, il est l'un des plus grands rapaces d'Europe. Il se réjouit sur tout bon cadavre des parties dures : tendons, articulations, ligament, cuir, et autres cartilages ;
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Le père blanc ensuite, aussi appelé vautour blanc, ou percnoptère par les plus lettrés. D'une taille bien moindre (un gros poulet…), il est doté en bout de bec d'un crochet tranchant. Il se doit d'attendre que ses cousins aient entamé la dépouille, puisqu'il n'est pas assez fort pour découper le cuir. Il se délecte alors des « bouts perdus » et autres morceaux qui s'éparpillent aux alentours du défunt alors que ses cousins le déchiquètent. Il ne se prive pas non plus de boulotter les yeux s'ils passent à portée de bec. Après le départ de ses congénères, qui pensent avoir tout mangé, il raclera avec délice le contour des os et les moindres aspérités pour ne rien gaspiller…
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Puis le vautour fauve, aussi appelé griffon, qui est un polyvalent. De taille moyenne, c'est le charognard de référence, peut-être le plus connu, et aussi le plus présent. Il est suffisamment puissant pour taillader la peau, il mange tout ce qui lui passe sous le bec, mais ne sait pas racler correctement « le plat » ;
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Vient enfin à l'issue du festin un dernier modèle, genre « gros porteur » lui aussi, comme son cousin vautour noir. Pas banal, il est porteur d'une superbe paire de moustaches, ce qui le fait se nommer officiellement « gypaète barbu ». C'est notamment lui qui a longtemps été accusé par l'imagerie populaire d'attaquer, voire de manger, les montagnards. Et pourtant, c'est un grand timide. Ainsi laisse-t-il le temps à ses congénères de se régaler, sans venir prendre part au festin. Et lorsque tout le monde est parti, il arrive alors sur la carcasse, le squelette devrait-on dire. Plus rien à manger ? Détrompez-vous… Celui-ci est friand de ce dont les autres ne veulent pas : les os, et les pattes. Et s'il n'a pas les crocs d'un canidé pour se délecter des os, il n'hésitera pas à prendre son envol avec les plus gros os, qu'il laisse tomber sur des rochers, jusqu'à les fracasser(2) pour pouvoir ensuite engloutir sa réserve de protéines.
Ainsi donc, ces quatre cousins réunis assurent une saine mission de salubrité écologique, en se partageant les cadavres de tous les animaux qu'ils trouvent dans la nature, du premier poil au dernier os. C'est sans doute grâce à eux qu'il n'est guère courant de trouver des cadavres d'animaux lors des promenades bucoliques ou randonnées montagnardes. Et qui plus est, quand bien même le cadavre est porteur de gènes pathogènes ou tout autre virus, souvent à l'origine du décès d'ailleurs, pas de risque de contamination, grâce à eux. Et la digestion n'en n'est aucunement contrariée, l'estomac de ces oiseaux étant richement doté en acide très corrosif, qui vient à bout des microbes, gènes et virus, en même temps que des os.