Fantastique et merveilleux sont des mots aujourd'hui courants dans notre langue française. Souvent parés d'un caractère mélioratif, ces adjectifs désignent quelque chose qui remplit d'allégresse, tout en étant empreint de surprise, de surnaturel.
Il convient de distinguer ces deux termes aux origines bien différentes :

  • Le merveilleux trouve son origine dans la tradition orale : les différents mythes et légendes, les grandes épopées. Le surnaturel s'y pose comme l'ordre normal des choses. Ces mondes merveilleux où s'affrontent chevaliers et dragons et pullulent lutins et sorcières, sont le cadre typique des contes de fées. Le merveilleux est bien sûr apparenté à la magie.

    Les récits merveilleux sont des œuvres d'imagination. Ils ne contiennent généralement pas de volonté réaliste et le lecteur est glissé dans un monde surnaturel tout… naturellement. Ce caractère irréaliste lié au fait que les trames de ces récits opposent souvent des « gentils » et des « méchants » confère souvent aux œuvres imaginaires un caractère enfantin, voire simpliste. Les contes merveilleux du XVIIe siècle comme le Petit Poucet ou le pas bien plus grand Chaperon Rouge avaient d'ailleurs une volonté didactique, éducative (gare aux grands méchants loups !), tout en gardant un côté attractif voire ludique.

    Le merveilleux a depuis parcouru beaucoup de chemin, que ce soit dans la littérature, le cinéma, la bande dessinée ou la peinture (ou du moins les arts graphiques), et est à l'origine de divers genres narratifs comme la science-fiction ou la fantasy (à ne pas confondre avec fantastique, on s'embrouille déjà assez comme ça !), et il n'est plus forcément synonyme d'enfance et d'innocence. Mais ceci est une autre histoire…

  • Le fantastique est lui un genre littéraire (et par extension cinématographique). Comme pour tout genre, on ne peut pas définir son origine avec précision ; toutefois il semble se développer au XVIIIe siècle : le romantisme (notamment allemand) et le roman gothique s'intéressent aux thèmes de l'irrationnel et de l'angoisse, du doute et du rêve : Goethe, Edgar Allan Poe sont autant d'explorateurs de ce nouveau genre mystique.

    Ces auteurs seront les inspirateurs de nombreux écrivains dans le monde entier, mêlant le thème du fantastique à celui de l'horreur : Stoker (Dracula !), Lovecraft (L'Appel de Cthulu), Stevenson (Dr Jekyll et Mr Hyde), Oscar Wilde…
    Extrêmement vaste et divers, le fantastique est donc le genre de l'incertitude, du doute, de l'indécision. La limite entre réel et irréel y est très floue, et si les trames de ces romans ne sont pas forcément surnaturelles, nombre de faits restent inexplicables. C'est pourquoi le genre du fantastique entretient une relation étroite avec celui de l'horreur : Lovecraft en est un des exemples les plus marquants.

    L'étude psychanalytique de textes fantastiques a conclu que la volonté de ces textes d'une inquiétante étrangeté voudraient révéler des choses que nous ne voulons pas voir : le sang, la mort, la nuit (l'expression de désirs sexuels pas très catholiques ?).
    Les intrigues fantastiques mettent souvent en action diverses créatures irrationnelles : vampires, loups-garous et autres monstres pas très attrayants.

    Le fantastique a sans doute lui inspiré divers nouveaux genres comme la science-fiction, et de nombreux écrivains ou réalisateurs d'aujourd'hui : Stephen King, Tim Burton… et est de plus en plus présent dans la culture populaire actuelle.

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