Dès le début de la Révolution, le Roi Louis XVI est petit à petit dépouillé de tous ses pouvoirs par l'Assemblée Nationale. S'il peut jusqu'en juin 1792 s'opposer à certaines décisions de l'Assemblée grâce à son droit de veto, Louis XVI doit pourtant baisser les bras après la journée du 10 août 1792 : échauffés par le manifeste de Brunswick et la menace d'une « exécution militaire » de la capitale, les Parisiens se rendent aux Tuileries et massacrent la Garde Royale. Le Roi s'enfuit avec la Reine Marie Antoinette et le Dauphin Louis XVII, et va trouver refuge à l'Assemblée où il déclare [qu'il est] venu ici pour éviter un grand crime et [qu'il se] croira toujours en sûreté au milieu des représentants de la Nation. Un vœu pieux qui n'aura rien de prémonitoire…

Le même jour, l'Assemblée, alors à majorité Girondine, décrète la « suspension provisoire » du Roi et la formation d'une Convention Nationale. Louis XVI est emprisonné au Temple avec sa famille ; le dauphin y finira d'ailleurs sa vie deux ans plus tard. La nouvelle Assemblée (nommée Convention) élue au suffrage universel proclame la République le 21 septembre 1792, au lendemain de la victoire de Valmy.

Procès de Louis le dernier

Le 3 décembre, Louis XVI est mis en accusation pour « intelligence avec les puissances ennemies » suite à la découverte de “l'armoire de fer”. Il est appelé à la barre de l'Assemblée les 11 et 23 décembre, sous le nom de Louis Capet, pour « crimes contre l'humanité » – première apparition de cette inculpation qui fera florès.

Sous l'impulsion notamment des Montagnards, le Roi est déclaré coupable par 691 députés sur 718 le 15 janvier 1793. Le lendemain doit être rendu le jugement sur la peine à appliquer : 387 députés votent pour la mort et 334 pour la détention. Un contre-appel est effectué le lendemain : cette fois, on compte 361 voix pour la mort, contre 360 pour la détention… après 36 h de vote, le verdict tiendra donc à une voix !

L'exécution de Louis XVI fera de lui un martyr pour les partisans de la monarchie. Elle annoncera aussi la radicalisation de la Révolution et la Terreur : avant ce procès, les Girondins étaient tentés de stopper la Révolution, la démocratie étant instaurée. Bien entendu, on ne peut refaire l'histoire aussi facilement, mais il est intéressant de constater qu'une phase clé de « notre » révolution s'est jouée à une unique voix.

L'Histoire continue…

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