La Légion étrangère
Quels sont les signes distinctifs de la légion étrangère ?
La Légion étrangère est créée par décret le 9 mars 1831 par le roi Louis-Philippe, roi des Français. Elle rassemble, à cette date, les différents corps étrangers de l'armée française, dont les gardes suisses.
Quatorze juillet oblige, ils sont toujours acclamés sur les Champs Élysées.
Bénéficiant d'une part de mystère, marchant au légendaire pas du légionnaire c'est-à-dire 88 pas/minute, au lieu de 120 pour le reste de l'armée française (ce qui les « condamne » à clore le défilé), ils sont très attachés à leurs spécificités. Mais quelles sont-elles donc, ces spécificités de la Légion ?
Le drapeau des régiments étrangers d'abord, qui porte l'inscription « Honneur et Fidélité » au lieu du traditionnel « Honneur et Patrie » arboré par les autres régiments.
Le képi blanc permet de reconnaître un légionnaire parmi mille soldats. Issu des opérations au Maroc, c'est une déviance du traditionnel couvre képi kaki, comme en portaient toutes les unités qui participaient à ces opérations. À la Légion, avec le soleil ardu et les lavages répétés, il prend un aspect immaculé et devient traditionnel.
Il apparaît à Paris le 14 juillet 1939, et son port sera étendu à tous les régiments à la fin de la guerre. Il n'est porté que par les militaires du rang – de toutes nationalités rappelons le – les sous-officiers et les officiers portant le képi noir frappé de la grenade à sept flammes.
La cravate verte spécifique aux légionnaires fut adoptée en 1945, après la découverte par le Régiment de marche de la Légion étrangère d'un important stock provenant des chantiers de jeunesse…
Les cravates venaient à point nommé pour équiper les formations de la Légion au sein desquelles cet effet d'habillement faisait cruellement défaut.
Le béret vert est adopté par les légionnaires des bataillons étrangers de parachutistes du corps expéditionnaire d'Indochine en 1948, tandis que les autres formations de Légion conservent encore leur képi blanc. C'est avec les opérations de maintien de l'Ordre en Algérie que l'usage du béret vert est généralisé à l'ensemble de la Légion.
Les épaulettes portées sur la tenue de parade ont pris leur allure définitive (à corps vert et coutures tournantes rouges) dès 1868, ces couleurs étant héritées des Suisses de la 2ème Légion de 1835. On les retrouve également sur les fanions des unités élémentaires.
Les légionnaires portent sur leurs chemises et chemisettes de tenue de sortie une série de plis à l'ordonnancement parfaitement codifié qui donnent à ces effets règlementaires une élégance particulière.
La large ceinture bleue était à l'origine un accessoire destiné à protéger le personnel servant outre mer des affections intestinales. Elle se portait alors sous les vêtements. Peu à peu, elle prend place sur la veste ou sur la capote, par coquetterie.
Tradition au sein de la tradition, les pionniers (l'équipe chargée de l'entretien et de l'amélioration de l'infrastructure du quartier) ont en outre quelques signes distinctifs qui font leur fierté. Ils portent barbe et tablier de buffle, et défilent la hache sur l'épaule. Ils rappellent la vocation de soldat bâtisseur du légionnaire.
Selon une tradition reprise de la Grande Armée, ils sont placés en tête des défilés, et ouvrent la route à leurs collègues.
Dernière chose : le jour de la fête nationale à l'extrémité de l'avenue des Champs Élysées à Paris, contrairement à tous les autres régiments qui se séparent en deux devant la tribune, la Légion part d'un seul côté. Car la Légion ne se sépare pas.
Au-delà de la tradition, il s'agit là de convictions fortes, qui se sont forgées dans un grand dévouement et au gré de nombreux combats chers en vies humaines.