La barrière Vauban
Quelle est l'origine de ces barrières que l'on retrouve en toutes occasions ?
Tout fidèle lecteur omnilogiste les a remarquées dans les rues, foires ou autres événements de voie publique : ces barrières métalliques, sans doute guère esthétiques, mais fort pratiques, s'accrochant aisément les unes aux autres et formant alors un cordon difficilement destructible.
Nous allons ici évoquer la « barrière Vauban ».
Mais pourquoi un tel nom ? (1)
Bien qu'il ne les ait évidemment pas lui-même inventées, il s'agit là d'un hommage rendu à un éminent homme fort célèbre : Sébastien le Prestre, marquis de Vauban, maréchal de France, chevalier des ordres du Roi, commissaire général des fortifications, grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, gouverneur de la citadelle de Lille, membre de l'Académie des sciences. Ouf !
Il n'est pas un siège d'une place forte ou d'une ville qui ne doive sa réussite à Vauban pour Louis XIV.
Le duc de Montausier écrira ainsi au Dauphin : « Monseigneur, je ne vous fais pas de compliment sur la prise de Philisbourg : vous aviez une bonne armée, une excellente artillerie, et Vauban. ».
Et bien sûr, nous trouvons trace dans tout le Royaume, enfin en France devrions-nous dire maintenant, dans les terres parfois, mais aussi sur les côtes, de nombreuses forteresses ou villes fortifiées qui ont été édifiées selon les plans de cet ingénieux et semble-t-il fort modeste personnage.
Bien peu de ces édifices furent pris par l'ennemi, et il est permis de penser que la constellation de fortifications qui lui sont dues ont protégé le pays qui devenait ainsi impénétrable.
Vous voyez donc l'image ; une fois placées, les barrières métalliques sont censées rendre le site à protéger lui aussi imprenable. L'ingénieux système d'emboîtement permet d'accrocher la nouvelle barrière à la précédente, l'avant-dernière (et les précédents évidemment) ne pouvant alors plus être décrochées.
Elles peuvent aussi être placées en quinconce, carré ou rectangle…
Et ceci à moindre coût puisqu'une telle barrière ne coûte qu'une soixantaine d'euros…
Il est vrai que pour certaines manifestations ludiques, sportives ou culturelles, elle servira alors de marche-pied pour mieux voir. Les manifestants moins bien intentionnés chercheront, quant à eux, à la décrocher et à s'en servir contre les forces de l'ordre. Mais elle est trop lourde pour être projetée, et, isolée pour constituer une barricade, il est alors aisé de la déplacer pour reprendre possession du site.
Vous avez un peu de temps et voulez un peu mieux connaître Vauban ? Voici ce qu'en dit Saint-Simon :
Vauban s'appelait le Prêtre ; petit gentilhomme de Bourgogne, tout au plus, mais peut-être le plus honnête homme et le plus vertueux de son siècle, et avec la plus grande réputation du plus savant homme dans l'art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vrai, le plus modeste : c'était un homme de médiocre taille, assez trapu, qui avait fort l'air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier, pour ne pas dire brutal et féroce. Il n'était rien moins : jamais homme plus doux, plus compatissant, plus obligeant, mais respectueux sans nulle politesse, et le plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenait tout sur lui, et donnait tout aux autres.
On regrette de ne pas l'avoir connu ?
- (1) ↑ Et saviez-vous seulement qu'elles s'appelaient ainsi ?