Tout fidèle lecteur omnilogiste se sanctifie au fil des jours, puisqu'il devient un expert en matière religieuse, connaissant tout des rites monastiques ou cultuels(1) ou encore des églises. Et à l'entrée de ces bâtiments il trouvera certainement de l'eau bénite.

Bénitier

De l'eau bénite dites-vous ? Du verbe « bénir » donc ? Alors pourquoi pas bénie, comme on dit de Marie qu'elle est bénie de Dieu ? Une subtile distinction est parfois proposée entre l'utilisation avec les verbes être et avoir(2). Mais il semble possible d'aller encore un peu plus loin…

Ce verbe régulier du second groupe, transitif, s'orthographie bien « béni » au participe passé ; il provient du latin benedicire pour « dire du bien ». La bénédiction est un acte très présent dans le rite catholique, de même qu'elle est très souvent citée dans la Bible. Les corps sont bénis de leur naissance (baptême) à leur sépulture (dernière formalité au cimetière avant de refermer le caveau), en passant par tous les sacrements proposés au fil de la vie chrétienne (Confirmation, Ordination, Mariage, …). Sont bénis aussi très souvent les repas, et parfois même les lieux, la mer, les troupeaux, les bateaux, … bref, la liste est sans fin.

Baptême

Mais voilà qu'au XVIe siècle, apparaît l'adjectif « bénit », en parlant de choses ayant reçues la bénédiction rituelle évoquée ici, tels que le cierge bénit, le pain bénit, le buis bénit. On retrouve aussi cette notion dans le nom de sites ou de villes, comme Pierre-Bénite dans le Rhône.

Et seulement un objet ; car pour les personnes, on retrouve la règle de base et on utilise alors « béni(e) » !

Cher webmaster, les articles sur Omnilogie sont parfois peu nombreux à arriver ? Celui-ci est donc vraiment pain bénit !


  1. (1) Plus prosaïquement, il sait même pourquoi la robe de la Vierge est souvent bleue !
  2. (2) Même sur ce site !