L'iris pallida et le 19 de Chanel
Comment fabriquer la fragrance servant au parfun 19 de Chanel ?
Tout fidèle lecteur omnilogiste n'ignore plus rien des parfums d'Yves Saint Laurent, pas plus que le 5 de Chanel ni le trésor de l'Oud n'ont de secret pour lui.
Évoquons aujourd'hui le cas de l'Iris pallida. Son rhizome est un trésor, largement utilisé par Chanel dans son parfum no19…
Cette belle fleur bleue-violet se développe dans la région grassoise et est originaire des régions sèches d'Italie, d'où elle a été importée, plantée sur les pentes pierreuses du sud de la France.
Après quelques difficultés de départ pour sélectionner les plus beaux plants et trier parmi eux les « Iris pallida » des « Iris germanica », les plantations ont fini par produire leur trésor.
Arrivés à maturité, les plans sont arrachés, lavés, nettoyés, séchés puis découpés. Vient alors la délicate étape du séchage ventilé, à 30°. Après deux ans d'attente, dans des sacs de jute, les tubercules se transforment alors en « cailloux », réduits en poudre.
Après macération dans l'eau froide puis distillation, le « beurre d'iris » ou « concrète » est de nouveau distillé. On obtient alors « l'absolue » ; à consommer avec modération, au prix de 100 000 euros le kilo. Le prix se justifie par les 13 tonnes de plantes fraîches nécessaires et les cinq ans de patience pour obtenir le nectar.
Cette plante se retrouve tout particulièrement dans le 19 de Chanel, depuis son lancement en 1970, qui profite de sa flagrance toute particulière, un peu typé « masculine »… tout en restant un parfum féminin.
Les productions italiennes et françaises peinent à satisfaire la demande du parfumeur…