Valeria Messalina, alias Messaline, eut une vie aussi courte (de 25 à 48) que retentissante : elle est restée la nymphomane la plus célèbre de l'Histoire, car descendante et épouse d'empereur – elle épousa en effet Claude en l'an 39.

Certains eurent beau parler de potins et d'inventions : l'Antiquité est unanime à son sujet. Suétone, Tacite et Juvénal nous racontent les centaines de scandales qu'elle transportait avec elle, aussi vorace que cruelle et jalouse, faisant souvent exiler et/ou assassiner ses amants accompagnés de leurs éventuelles amies. Elle avait transformé une partie du palais en bordel et s'y prostituait ouvertement. Elle explora tous les recoins de la débauche, à en faire rougir un pornographe.

Le pauvre empereur Claude, amoureux et crédule, était tenu par la promesse, naïvement faite à leur mariage, de lui laisser faire ce qu'elle voudrait. Ainsi Messaline n'aurait point été inquiétée dans sa folle lubricité si ses exactions n'avaient (fatalement) revêtu un caractère politique. En effet, aussi bien elle exerçait une domination despotique sur ses victimes, aussi bien elle était incapable de démêler elle-même lesquels de ses amants l'utilisaient pour des ambitions plus grandes. Car elle était littéralement devenue une porte ouverte à la Cour impériale.

Tout se gâta donc en 48, quand elle tomba folle amoureuse d'un certain Caïus Silius. Ce dernier réussit à inverser le rapport de forces et lui demanda de l'épouser. Elle profita d'un voyage de Claude pour le satisfaire, et l'empereur à son retour n'y vit d'abord que du feu. Mais Narcisse, un esclave qu'il avait affranchi par amitié, le prévint de l'affaire, car enfin c'était une atteinte directe au trône ! Face à la gravité du crime, Claude… hésita. Il demanda à parler à sa femme avant tout. Craignant la faiblesse de l'empereur, Narcisse alla séance tenante assassiner Messaline lui-même. Ainsi mourut l'incarnation de la luxure ; quant à Claude, il déclara après plusieurs jours de silence qu'il garderait le célibat.