Qui n'a pas entendu ou utilisé la fameuse expression « Abracadabra » pour invoquer ou évoquer un tour ou un évènement quelconque ?
Mais nous sommes-nous attardés réellement sur le sens de cette formule si commune ?
Et bien, oserai-je dire, « abracadabra que le sens de ce mot soit » !

Tout d'abord, cette formule fut d'usage durant tout le Moyen-âge.
Il ne fallait porter autour du coup qu'une sorte de philactère (sorte de talisman) pour charmer diverses maladies et guérir la fièvre. Plus simplement, nous pourrions imager cela par un triangle inversé :


abracadabra
abracadabr
abracadab
abracada
abracad
abraca
abrac
abra
abr
ab
a

Ce mot viendrait de l'hébreu abreg ad hâbra, הברכה דברה qui signifie « envoie ta foudre jusqu'à la mort ».

En hébreu toujours, il se compose de neuf lettres.

L'aleph (première lettre de l'alphabet hébreu, \(\aleph{}\)) sur la ligne gauche du triangle voit sa présence neuf fois répétée, ce qui lui confère une importance magique.

La disposition des lettres en triangle renversé dirige vers le bas les énergies d'en haut que le talisman prétend capter.

Il faut donc voir cette figure à trois dimensions : elle représente alors un entonnoir, où les lettres magiques, courant en biais du haut évasé vers le bas qui s'étrangle, forment les lignes de force d'un puissant tourbillon ; malheur aux forces mauvaises qu'il happe : elles disparaissent à jamais hors du monde diurne vers l'abîme d'où rien ne remonte.

La formule Abracadabra répond dans cet esprit, aux mêmes soucis qui firent inventer amulettes, talismans ou pentacles, qui finalement cherchent à donner à l'homme un sentiment de protection, en le mettant en accord avec les lois mystérieuses qui régissent le monde et en relation avec des pouvoirs supérieurs.