Quel pourrait être le rapport entre famille et chaleur ? On pourrait supposer que cet article va évoquer le foyer familial, dont le nom vient du feu qui permettait aux parents de se réunir, mais si je vous dis que cet article aurait aussi bien pu s'intituler « Une famille tordue » ? Alors ? Eh oui, nous allons évoquer les degrés de parenté !

Le degré est une unité employée dans de nombreux domaines, pour déterminer le niveau de chaleur, la courbe d'un angle ou une marche d'escalier dans un vocabulaire soutenu mais nous ne nous intéresserons qu'à l'un de ces usages.

Tout le monde a déjà entendu parler de parents du premier, du deuxième degré ou encore de la blague récurrente(1) « un parent du vingt-huitième degré a vécu tel événement… » pour dire que l'individu en question est bien loin de faire partie de la famille proche(2). Concrètement, comment se définissent ces degrés de parenté ?

Il faut distinguer dans cette définition le Droit canon de l'Église chrétienne et le Droit civil français.

Commençons par le Droit canon. C'est à la fois simple et compliqué alors suivez bien. L'Église définit le degré de parenté en remontant dans la chaîne d'ascendants(3) jusqu'à trouver l'ancêtre commun aux deux individus concernés. Dans ce cas vous êtes parent du premier degré de votre frère/sœur puisque votre ancêtre commun à tous deux est votre père/mère. Vous êtes donc parent du deuxième degré de votre cousin/cousine, puisqu'il faut alors remonter deux « échelons » de votre arbre généalogique pour trouver votre grand-père/grand-mère, ancêtre commun à vous et à votre cousin/cousine. Les choses se compliquent quand on souhaite définir le degré de parenté entre deux individus de générations différentes. Considérons votre oncle, ou, si vous n'en avez pas, votre tante. Vous êtes parent, vis-à-vis cet individu, du premier au deuxième degré. Eh oui ! Votre ancêtre commun est le même grand-père/grand-mère que dans l'exemple précédent (deuxième degré pour vous) qui est aussi le père/la mère de votre oncle/tante (premier degré) !

Comme tout cela est compliqué, le Droit civil français se figure les degrés de parenté de manière plus simple. Comme précedemment, figurez vous un arbre généalogique. Et considérons votre frère/sœur. Pour obtenir le degré de parenté que vous avez avec, il faut « suivre le chemin » qui vous mène à lui/elle en glissant vers les parents que vous avez en commun. Il y a donc vous, on « remonte » vers votre Maman (un degré) et on redescend vers votre frère/sœur (deux degrés). Vous êtes alors parent au deuxième degré, idem pour vos grands-parents et vos oncles/tantes ! Et pour votre cousin/cousine préferé(e) ? Je vous laisse compter mais ce n'est pas très compliqué. Pour les enfants de vos cousins, par contre, ça commence à faire beaucoup… Et pire encore pour les enfants des cousins de vos parents, où l'on arrive à un cinquième degré de parenté…

Amusez-vous chez vous à compter les degrés de parenté de votre famille et faites aussi une étude pour vérifier lesquels sont en contact régulier avec vous, essayez de battre le record de « relation avec le degré le plus lointain », ça vous occupera une soirée et ça pourrait être amusant(4). Et qui sait, si vous remontez assez loin, vous vous rendrez peut être compte que vous avez un lien de parenté au quatorzième degré avec l'un des rédacteurs du site !


  1. (1) Et éculée.
  2. (2) Et n'est donc pas digne de confiance, ce qui semble assez logique. Ceci est de l'ironie par antiphrase.
  3. (3) Le contraire de descendants, donc les parents qui vous ont fait naître.
  4. (4) Ou pas. Personnellement je m'arrête au deuxième degré et ça me prend trente secondes pour le calculer.