Nous connaissons tous l'expression « La garde meurt mais ne se rend pas », généralement attribuée au général Cambronne. Celui-ci l'aurait lancée aux troupes anglaises qui lui sommaient de se rendre avec la Garde Impériale qu'il commandait, lors de la bataille de Waterloo(1), alors qu'il était déjà blessé.

Victor Hugo commentera cet acte d'héroïsme dans Les Misérables, arguant que l'homme qui a gagné Waterloo, c'est Cambronne : « Foudroyer d'un tel mot le tonnerre qui vous tue, c'est vaincre ».

Mais la réalité pourrait bien être toute autre, et beaucoup moins épique ! Cette phrase aurait en fait été prononcée par un autre général français, le Général Michel qui décéda à Waterloo.
Cambronne aurait bien été confronté à la même situation, mais sa réponse aux demandes de reddition aurait été beaucoup plus prosaïque ; se contentant d'un mot, le « mot de Cambronne »(2) (chastement nommé ainsi pendant de nombreuses années, mais notre société n'a maintenant plus peur des mots et n'a plus besoin d'une périphrase pour dire « merde »). Ce qui ne manque pas d'ironie, puisque dire merde à quelqu'un, c'est lui souhaiter bonne chance. Paradoxal pour des combattants !


  1. (1) Waterloo, ville belge située dans le Brabant fut le théâtre de la défaite définitive de Napoléon Ier, après son retour de l'île d'Elbe et la période dite des « cent jours ». La bataille de Waterloo opposa le 18 juin 1815 l'Empereur et ses troupes aux Prussiens et aux Anglais menés par Wellington.
  2. (2) Ce qui fera encore réagir Hugo : Cambronne à Waterloo a enterré le premier empire dans un mot où est né le second.