L'arithmomètre
Qu'est-ce que l'arithmomètre ?
Après avoir parlé de Charles Babbage et de sa machine à différences, préfigurant les ordinateurs, parlons aujourd'hui de l'ancêtre des calculatrices : l'arithmomètre.
La machine est inventée en 1820 par Thomas de Colmar, responsable de l'approvisionnement dans l'armée française, qui avait de fait beaucoup de calculs à faire. S'inspirant de machines de Leibniz et de la Pascaline de Blaise Pascal, il invente une machine relativement compacte réalisant des additions et des soustractions de façon directe, et des multiplications rapidement, et plus tard, des divisions.
Le premier prototype construit par un horloger parisien reçut les éloges de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Cependant, la production et la commercialisation ne commencèrent qu'en 1851 après une simplification des mécanismes nécessaire pour s'adapter aux capacités de production de l'époque, et un embellissement de la machine (platines plaquées argent, boutons en ivoire, etc.).
La fiabilité, la robustesse et la simplicité de cette machine la firent apparaître petit à petit sur les bureaux des banques, des compagnies d'assurance, etc. Son succès fit naître des clones construits par d'autres compagnies dans les vingt dernières années du XIXe siècle.
Au total, plus de 5 500 arithmomètres furent vendus, ce qui pour l'époque est un très beau succès. La production s'arrêta en 1915, avec les difficultés économiques grandissantes et une concurrence qui finit par proposer des machines moins encombrantes et moins chères.
Cher, l'arithmomètre l'était. Entre 250 F et 500 F selon le modèle, à comparer aux 10 F d'une table de logarithmes. Mais contrairement aux tables, n'importe qui pouvait utiliser l'arithmomètre grâce à sa simplicité d'utilisation.
Je ne vais pas rentrer dans les détails de son fonctionnement, mais si cela vous intéresse, je vous invite à vous renseigner sur les cylindres de Leibniz.
Il faut se rendre compte qu'avant l'invention du microprocesseur par Intel dans les années 1970, tous les calculateurs « de bureau » étaient mécaniques et fonctionnaient sur un principe similaire, bien qu'amélioré, à l'arithmomètre.
Voilà pour cette présentation de l'ancêtre de la calculatrice, qui a pris son temps avant d'être commercialisé, de rencontrer le succès et de dominer le marché pendant plus de soixante ans !