Ces mots auraient été écrits par François Ier à sa mère, Louise de Savoie, au soir de la bataille de Pavie.

Depuis l'élection de Charles Ier d'Espagne sur le trône impérial (où il prend le nom de Charles Quint) en 1519, la France se trouve menacée de toutes parts par la dynastie des Habsbourg. François Ier déclare alors la guerre aux Impériaux. En 1524, une nouvelle expédition française a lieu vers l'Italie. L'armée de François Ier, forte de vingt-six mille hommes, parvient à reprendre Milan, perdue quelques années plus tôt, puis s'installe devant Pavie pour en faire le siège.

François Ier arrive le 24 octobre 1524 devant cette ville où s'est enfermé le capitaine espagnol Antonio de Leyva et ses 6 000 soldats. Mais le 3 février 1525, vingt mille Impériaux affluent vers Pavie, menés par le Duc de Lannoy, vice-roi de Naples, le Marquis de Pescaïre, et Charles de Bourbon (ancien connétable de France félon ayant fait allégeance à Charles Quint après avoir été injustement dépouillé de ses biens par Louise de Savoie, dont il aurait méprisé les avances).

François Ier se retrouve alors lui-même assiégé. Plusieurs de ses conseillers sont d'avis de lever le siège et de rejoindre Milan, mais François Ier préfère suivre l'avis de Bonnivet (un Roi de France ne recule pas devant ses ennemis et ne change pas ses projets d'après leurs caprices).

Le 24 février, jour anniversaire de la naissance de Charles Quint, François Ier décide de livrer bataille. Mais les Impériaux l'ont devancé, parvenant à faire une jonction avec la garnison de Pavie et à couper la retraite de l'armée française. Le combat est un moment indécis ; l'artillerie française de Galiot de Genouillac fait de gros dégâts dans l'armée impériale, qui recule en bon ordre. François Ier, pensant anéantir ses adversaires, lance sa cavalerie, obligeant l'artillerie à stopper ses tirs. Tout à coup, les Impériaux font volte-face et leurs arquebusiers déciment la cavalerie française. La garnison de Pavie en profite pour sortir de la ville. La Palice est tué, puis Bonnivet, puis La Trémoille, le Maréchal de Foix, Bussy d'Amboise, et plus de dix mille Français.

Vaillamment, François Ier combat, à pied, se retrouvant bientôt isolé face à l'ennemi. Blessé à la main, au visage, à la jambe, le roi doit enfin se rendre. Ne souhaitant pas se rendre au connétable de Bourbon, il tend son gantelet à Lannoy en signe de soumission. À celui-ci qui lui demande s'il est blessé, François Ier répond : « non… guère… ».

Le roi est conduit à la Cascina Repentita puis dans l'abbaye de San Paolo. Là, il écrit à sa mère Louise de Savoie : « Madame, pour vous avertir comme se porte le reste de mon infortune, de toute chose ne m'est demeuré que l'honneur et la vie qui m'est sauve », ce que la postérité retiendra sous la forme tout est perdu, fors l'honneur.

François Ier est ensuite conduit en Espagne. Le 14 janvier 1526, il donne sa foi de chevalier en signant le traité de Madrid, par lequel il cède la Bourgogne à Charles Quint, renonce à la Flandre, au Milanais et à Naples. Le traité prévoit encore la libération du roi, contre une forte rançon et un échange avec ses deux fils : le Dauphin François et Henri. L'échange se fera le 17 mars 1526 et les deux fils de François Ier resteront en captivité jusqu'au 1 er juillet 1530. Les autres termes du traité ne seront jamais respectés par le roi car il estimera que tout homme gardé ne peut avoir obligation de foi.