Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !
À quelle occasion Napoléon a-t-il prononcé ces célèbres paroles ?
Ces paroles ont été adressées par le général Napoléon Bonaparte à ses officiers de l'armée française au début de la bataille des Pyramides, le 21 juillet 1798, au pied des pyramides de Gizeh.
Rendu très populaire par ses victoires lors de la campagne d'Italie de 1796 et 1797, le général Bonaparte est désigné par le Directoire pour combattre l'Angleterre, dernier bastion anti-révolutionnaire aux portes de la France. Un débarquement en Angleterre étant jugé trop hasardeux dans un premier temps, Bonaparte et Talleyrand, Ministre des Affaires Extérieures, décident d'occuper l'Égypte afin de priver l'Angleterre des ressources de sa principale colonie : les Indes. Près de 180 navires, conduits par le navire amiral l'Orient, emportant 35 000 hommes, partent de Toulon le 19 mai et parviennent à Alexandrie le 1er juillet 1798.
L'Égypte était alors depuis plusieurs siècles sous la domination des Mamelouks de Mourad Bey, mercenaires d'origine turque qui persécutaient le peuple égyptien. Napoléon profite de l'occasion pour faire croire à celui-ci qu'il vient les délivrer de cette emprise.
D'Alexandrie, Napoléon Bonaparte fait route sous une chaleur torride avec ses troupes vers Damanhour, puis Ramanieh où se trouvent les Mamelouks de Mourad Bey. Le 21 juillet, l'armée française fait face à leur cavalerie. Pour la première fois, sur l'ordre de Napoléon Bonaparte, les divisions françaises sont disposées en carré, avec des canons placés à chaque angle. La cavalerie mamelouk charge durant toute la matinée contre ces carrés, mais toutes les charges se brisent, et les Mamelouks fuient, poursuivis par l'armée française. Ils se rejoignent à Embabèh en début d'après-midi, entre le Nil, les minarets du Caire et les pyramides de Gizeh ; une nouvelle bataille va se livrer.
Appelant ses généraux autour de lui, Napoléon leur donne ses nouvelles instructions et finit par leur dire, en désignant les pyramides : « Allez, et pensez que du haut de ces monuments, quarante siècles vous observent ». Les premières charges mamelouks se brisent à nouveau sur les carrés, puis les divisions françaises attaquent et entrent dans la ville d'Embabèh, massacrant les Mamelouks qui n'ont pas pu fuir. La victoire est totale, ne faisant que trente morts dans les rangs français. La route du Caire est libre, et Napoléon y entre le 24 juillet.
Malgré tout, la campagne d'Égypte finira en déroute pour l'armée française, avec la défaite d'Aboukir le 1er août (où la flotte française est anéantie par l'amiral anglais Nelson), faisant de Napoléon et son armée les prisonniers d'un pays qu'ils venaient de conquérir, et le siège inutile de Saint-Jean d'Acre en Syrie de mars à mai 1799. Napoléon attendra plus d'un an avant de s'embarquer seul pour la France à bord de la frégate Muiron, le 23 août 1799, laissant son armée au général Kléber.