Nom : Mercure
Distance moyenne du soleil : environ 0,39 UA(1)
Rayon : 2439,7 km (0,382 fois celui de la Terre)
Gravité : 3,7 m. s-2 (2)
Période de rotation (un jour sur Mercure) : 56,65 jours terrestres
Période de révolution (un an sur Mercure) : 87,97 jours terrestres
Température de surface : entre -173 et 427° C

Commençons ce tour de notre système solaire par la planète la plus proche du Soleil : Mercure.

Mercure est la planète la plus dense du système. La densité ? Tout simplement le rapport de la masse volumique d'un corps par rapport à celle d'un corps pris comme référence. Pour faire simple, la gravité sur Mercure est extrêmement forte compte tenu de sa masse. Très petite, Mercure est en effet très légère, comparée à notre Terre par exemple(3). Ce qui explique cette densité, c'est la taille de son noyau.

Car en tant que planète la plus proche du Soleil, Mercure n'est pas la plus variée. Elle disposerait, selon les estimations de géologues, d'un noyau occupant presque 42 % du volume total de la planète(4). Autour de ce noyau s'est formé un manteau de silicates d'une épaisseur allant de 500 à 700 km d'épaisseur, surmonté d'une croûte assez légère, d'une épaisseur de 100 à 300 km.

Cette croûte rocheuse et morte est recouverte de cratères et de canyons. À cela deux causes, l'une théorique (mais fortement probable) et l'autre certaine, et tout aussi intéressante.

La surface de Mercure

Les canyons, d'abord. La croûte extérieure de Mercure est en effet recouverte de crêtes et de canyons, pouvant aller jusqu'à des centaines de kilomètres de longueur que les chercheurs attribuent au refroidissement du noyau. En effet, au moment de sa formation, le noyau de Mercure était bien plus chaud qu'il ne l'est aujourd'hui. Mais, au fil des ans, ce noyau n'a cessé de refroidir, se contractant sur lui-même, comme chaque corps perdant de la chaleur(5). En se contractant au cœur d'une croûte déjà formée et « sèche », le noyau a altéré cette dernière, qui ne disposait plus d'autant de masse pour la soutenir, et qui a donc cherché elle-même à se contracter. En essayant de rétrécir, la roche s'est contractée sur elle-même, se brisant et se chevauchant, ce qui forme les canyons et crêtes visibles aujourd'hui sur la surface de la planète.

Les cratères, de leurs côtés, se sont formés, tout simplement, par le choc de différents objets célestes s'écrasant sur la surface de la planète. Qu'il s'agisse d'astéroïdes ou de comètes, Mercure n'a jamais été épargnée par les corps célestes. Or, puisque la planète ne dispose pas (ou plus) d'atmosphère à proprement parler, lorsqu'un cratère se forme, il reste tel quel. Jusqu'à ce qu'un autre cratère se forme par-dessus.

Ce sont d'ailleurs ces très intéressants cratères qui laissent suggérer la présence d'eau, sur Mercure. Eh oui ! La planète la plus proche du Soleil dispose d'eau. Mais comment est-ce possible ?

Ne nous emballons pas. À propos d'eau, il s'agit uniquement de glace, ou du moins c'est ce qu'ont supposé les chercheurs.

Explication, il faut savoir que les pôles de la planète reçoivent une lumière rasante et donc moins d'énergie que les basses latitudes. De plus comme il n'y a pas d'atmosphère, il n'y a pas d'effet de serre, et rien pour conserver la chaleur. Ce qui signifie que ce qui est directement touché par le soleil chauffe, mais que les zones à l'ombre ne se réchauffent pas. Or, les observations montrent que les pôles, comme tout le reste de la planète, sont creusés de cratères, formés par quelques objets célestes. Et le fond de ces cratères polaires restent dans l'ombre, sans jamais voir la lumière du soleil. Il suffirait donc qu'un amas de glace se soit déposé sur le fond de ces cratères ténébreux pour que la glace ne fonde pas et que l'eau ne s'évapore pas.

Mais comment de la glace pourrait apparaître sur une planète qui n'a jamais été rien d'autre qu'une roche sèche ? Les comètes transportent de la glace avec elle, et parfois elles s'abattent sur les planètes. Il suffirait donc qu'une comète vienne s'écraser sur l'un des pôles de Mercure, que la glace qui la formait se dépose dans l'ombre du cratère pour que la présence de glace sur Mercure soit avérée.

Et c'est exactement ce que semblent prouver les observations de la sonde MESSSENGER, qui a photographié le pôle Nord de la planète sous différents spectres et remarqué différentes tâches de couleur indiquant clairement que de la glace se trouvait sur la surface de la planète.

Pour conclure, apportons une précision sur l'absence d'atmosphère. Comme dit plus tôt, il n'existe pas, à proprement parler, d'atmosphère telle que nous la connaissons, sur Mercure. Par conséquence : pas de vent, pas de pluie, pas de nuage, pas de couche d'ozone, bref, rien qui conserve la chaleur. Pourtant, Mercure possède une sorte d'atmosphère formée par les particules et poussières de roche issues de sa propre surface. Balayée par les vents solaire et toute l'énergie que notre étoile est capable de produire, il n'est pas rare que le manteau de Mercure soit soufflé, évacuant quelques grains de poussière gravitant paresseusement autour de la planète. Bien entendu, au moindre souffle solaire, ces particules sont balayées et partent se perdre dans d'autres recoins du Système Solaire… Pour aller rejoindre Vénus, par exemple ?


  1. (1) La Terre est à 1 Unité Astronomique (UA) du Soleil.
  2. (2) Si vous pesez 45 kilos sur Terre, votre poids sera de 17 kilos environ sur Mercure.
  3. (3) Environ trois fois plus petite et vingt fois moins massive.
  4. (4) Par comparaison, le noyau de la Terre n'occupe que 17 % de sa masse totale.
  5. (5) À l'exception de l'eau qui se dilate en gelant.

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