Origine des blasons des régions françaises : en métropole
Quelle est l'origine des blasons français en métropole ?
Bonjour à tous ! Dans cet article, je vais vous parler de l'origine de l'ensemble des blasons régionaux français, par ordre alphabétique.
Bonne lecture !
Blason alsacienAlsace : de gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même accompagnée de six couronnes d'or, trois en chef et trois renversées en pointe.Ce blason reprend les couleurs alémaniques traditionnelles rouge et blanc auxquelles il ajoute six couronnes jaunes.
La bande blanche en travers ornée de part et d'autre de dentelle blanche est le symbole des comtes de Werd qui régnèrent sur le nord de la région et les six couronnes qui représentent les aspirations des Habsbourg, originaires d'Alsace. Le fond rouge est commun aux anciens blasons de Haute-Alsace et de Basse-Alsace.
Blason aquitainAquitaine : de gueules au léopard d'or, armé et lampassé d'azur.Le blason de l'Aquitaine est une création tardive à partir des armes aquitaines attribuées à la province sous la domination anglaise lors de la guerre de Cent Ans. Le léopard Plantagenêt fut volontairement attribué à cette province, comme signe de la légitimité britannique pour sa possession. Au cours de la séparation de la province entre Guyenne et Gascogne, chaque généralité eut son blason.
Blason auvergnatAuvergne : d'or au gonfanon de gueules frangé de sinople.Le blason de l'Auvergne, d'or au gonfanon de gueules bordé de sinople, a été pris par Guillaume IX d'Auvergne. Avant lui, les comtes d'Auvergne portaient : « de gueules à la bande d'or » (qui était l'ancien blason des comtes de Châlon).
Le gonfanon, emblème de l'Auvergne, aurait pour origine la bannière que portait Eustache III, comte de Boulogne, lors de la conquête de Jérusalem avec son frère Godefroy de Bouillon. La « Terre d'Auvergne » fut confisquée par le roi Philippe Auguste, à l'exception du comté d'Auvergne (capitale : Vic le Comte), dont le titulaire Robert descendait d'Eustache III, et du comté de Clermont.
L'Auvergne fut érigée en duché-pairie par le roi Jean II le Bon en 1360. Ce duché fut réuni à la Couronne en 1531 et les deux comtés en 1610.
Blason bourguigonBourgogne : écartelé : au premier et au quatrième, d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure componée de gueules et d'argent ; au deuxième et troisième, bandé de six pièces d'azur et d'or à la bordure de gueulesCe blason vient directement des armes de fief des ducs de Bourgogne, mises en bannière. Les ducs de Bourgogne utilisèrent de très nombreuses et très riches bannières armoriées, ainsi que des enseignes de guerre.
Les armoiries combinent les armoiries des ducs Valois avec celles des ducs capétiens.
Blason bretonBretagne : d'hermine plain.En 1316, le duc de Bretagne, Jean III, change d'armoiries : il retire l'échiqueté et la bordure. La brisure d'hermine devient les pleines armes du duc de Bretagne.
L'hermine est au duc de Bretagne ce que la fleur de lis est au roi de France. En breton, on écrit : an erminig (littéralement « la petite hermine » : la terminaison -ig est un diminutif, de ermin). Au Moyen Âge, le lis et l'hermine sont des symboles de pureté : le lis parce qu'il est associé à la Vierge, et l'hermine pour la blancheur de sa fourrure. Lui est associée cette devise :
- Potius mori quam fœdari – en latin
- « Plutôt la mort que la souillure » – en français
- Kentoc'h mervel eget bezañ saotret – en breton
Blason centroisCentre : d'azur aux trois fleurs de lys d'or au lambel d'argent et à la bordure componnée d'argent et de gueules.L'abondance de bleu et de fleur de Lys évoquent bien les rois de France et leurs châteaux au bord de la Loire. Il combine les attributs des armes historiques.
Blason champenois-ardoisChampagne-Ardenne : D'azur à la bande d'argent côtoyée de deux doubles cotices potencées et contre-potencées d'or.Les potences des cotices symbolisent les châtellenies relevant des comtes de Champagne. C'est en 923 que commença la lignée des comtes de Champagne avec Herbert de Vermandois. La branche de Vermandois s'étant éteinte en 1019, le comté passa entre les mains d'Eudes II, fils d'Eudes Ier, comte de Blois.
Les comtes de Champagne de la maison de Blois furent illustrés par Thibaut IV le Chansonnier (1201-1253), ferme soutien de Blanche de Castille lors de la révolte des barons. La Champagne fut réunie à la Couronne en 1284, suite au mariage de Philippe le Bel, futur roi de France, avec Jeanne, fille d'Henri III le Gros, roi de Navarre et comte de Champagne.
Le sanglier noir représente l'Ardenne.
Blason corseCorse : d'argent à la tête de maure animée de sable et tortillée aussi d'argent.La Corse subit l'invasion des Sarrasins, qui furent chassés par les Pisans en 1077. Ces derniers dominèrent le pays jusqu'en 1347, date à laquelle ils furent remplacés par les Génois. Les Corses résistèrent et, de rébellion en rébellion, ils fatiguèrent tellement Gênes que « la reine des Ligures » vendit l'île à la France en 1768. La tête de maure était l'emblème de Pascal Paoli qui engagea contre les Génois et les Français une lutte sans espoir pour l'indépendance de la Corse. Cette tête est le souvenir d'une coutume barbare qui voulait que l'on coupât la tête du chef vaincu pour la montrer hissée sur une pique aux combattants vainqueurs.
Blason franc-comtoisFranche-Comté : D'azur semé de billettes d'or au lion du même, armé et lampassé de gueules, brochant sur le tout le grand lion d'or de bourgogne armé et lampassé de gueules, sur champ d'azur parsemé de billettes d'or sans nombreDevise franc-comtoise :
Comtois, rends-toi ! Nenni ma foi !
Au XVIe siècle, le lion fut surmonté d'une couronne de comte et entouré du collier de la toison d'or. Mais cette ornementation n'eut jamais un caractère officiel et chacun reste libre d'en varier les motifs.
Désireux que la Franche-Comté n'oublie pas son passé, Edgar Faure, président du Conseil régional de 1982 à 1988, décida de mettre à disposition de toutes les communes un drapeau orné de la tête du lion. Seule la cité de Besançon, en sa qualité de capitale, porte les armoiries complètes et sans coupure.
C'est au cours d'un conflit en 1636, lors du siège de Dole, que les assaillants français auraient lancé : « Comtois, rends-toi ! » auquel les assiégés dolois, du haut des remparts de leur ville, répondirent : « Nenni, ma foi ! ». Cette réplique est devenue la devise symbolique qui traduit bien l'opiniâtreté et la détermination des comtois.
Blason francilienÎle-De-France : d'azur à trois fleurs de lys d'orCe blason est en fait celui de l'ancien domaine des rois de France, dont la région Île-de-France tire son existence.
Blason languedocien roussillonnaisLanguedoc-Roussillon : écartelée de gueules, au quatrième du même aux quatre pals d'or, à la croix de Toulouse d'or brochant sur le toutC'est plus un logo qu'un vrai blason, et je n'ai pas trouvé d'informations à son sujet.
Blason limousinLimousin : d'hermine à la bordure de gueules.Il s'agit des armes du Limousin en bannière, c'est-à-dire que le blason du Limousin a été étendu sur toute l'étoffe du drapeau. Il se décrit : d'hermine à la bordure rouge.
Le blason de la province du Limousin est issu de celui d'une Maison de Bretagne, celle des Penthièvre d'hermine à la bordure de gueules, depuis Guy VII, vicomte de Limoges, fils d'Arthur II, duc de Bretagne et de Marie de Comborn. La troisième famille des vicomtes de Limoges porta donc, dans ses armes, l'hermine de Bretagne.
Blason midi-pyrénéensMidi-Pyrénées : de gueules à la croix de Toulouse d'or.La croix représentée est celle de Toulouse. La croix de Toulouse, également nommée croix occitane, semble avoir des origines très anciennes.
Elle s'impose dans le domaine toulousain au début du XIIIe siècle. Elle apparaît sur le sceau de Raymond VI en 1211 et figurera, dès lors, les armes de la ville de Toulouse puis celle du Languedoc, du XIVe au XVIIIe siècle.
Blason noroisNord-Pas-De-Calais : le Lion des Flandres/D'or au lion de sable armé et lampassé de gueules.Le blason de l'ancien comté de Flandre est parfois utilisé pour représenter de manière officieuse le Nord-Pas-de-Calais. Il apparaît sur l'uniforme des gendarmes de la région.
L'origine du blason reste floue mais Philippe Wielandt chancelier de Flandre a donné au XVIe siècle deux explications de la présence du lion dans les armes de Philippe d'Alsace, comte de Flandre entre 1157 et 1191. La première est celle où Philippe d'Alsace aurait pris les armes de Nobilion d'Abilène pendant la troisième croisade. La seconde est une alliance faite avec d'autres comtes et ducs afin de reconquérir la Terre Sainte lors de cette même croisade.
Blason normandNormandie : de gueules aux deux léopards d'or, armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autreCes armes seraient celles de Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, le futur Conquérant et roi d'Angleterre en 1066. En 1087, Robert Courteheuse, fils aîné de Guillaume, devint duc de Normandie et Guillaume le Roux, fils cadet, devint roi d'Angleterre. Henri Ier Beauclerc, quatrième fils de Guillaume le Conquérant, réunit les deux couronnes ducale et royale en 1106. L'ensemble passa par héritage à Henri Plantagenêt, comte d'Anjou, qui fonda « l'empire angevin » en 1154 en y ajoutant ses possessions et celles de son épouse, Aliénor d'Aquitaine. En 1204 le roi Philippe Auguste confisqua la Normandie et l'unit à la Couronne. Sauf une rechute entre 1419 et 1450 pendant laquelle elle fut aux mains des Anglais, elle demeura française.
Blason du Pays de la LoirePays de la Loire : parti, d'azur semé de fleur de lys d'or à la bordure de gueules chargée au canton dextre d'un lion d'argent, d'hermine à la bordure ondée d'azur, au double coeur vidé, couronné et croiseté de gueules mis en abîme.La région des Pays de la Loire fut créée en 1955, en même temps que les autres régions administratives, lors de l'instauration des « régions de programme », découpage administratif dont les compétences furent peu à peu étendues pour donner les régions françaises actuelles.
À la différence d'autres régions, les Pays de la Loire ne correspondaient, à leur création, à aucune entité administrative ou historique qui aurait préexisté : les cinq départements furent regroupés sur des critères administratifs et économiques. Ce découpage donne toujours lieu à une forte contestation avec des partisans d'un rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne et des adversaires d'un tel projet. L'argument des premiers est que ce département fait historiquement mais aussi culturellement partie de la Bretagne.
Par conséquent le blason est la fusion de ces différents départements.
Blason picardPicardie : au premier et au quatrième d'azur aux trois fleurs de lys d'or, au deuxième et au troisième d'argent aux trois lionceaux de gueulesLe blason de la Picardie est imprécis, mais il fut reconnu de façon certaine en 1640. Au 9ème siècle, la province fut divisée en comtés : comté d'Amiens qui fit retour à la Couronne en 1185, comté de Vermandois qui fut acquis par le roi Philippe Auguste en 1191, comté de Ponthieu acquis par le roi d'Angleterre en 1272, conquis par le roi Philippe VI de Valois en 1336, rendu à l'Angleterre en 1360, cédé au duc de Bourgogne en 1435, puis réuni à la Couronne en 1477. Les villes fortes de Picardie (Amiens, Abbeville, Corbie, Montdidier, Péronne, Roye) servirent de ligne de défense au nord de Paris jusqu'à l'annexion de l'Artois en 1659.
Blason picto-charentaisPoitou-Charentes : de gueules à cinq châteaux d'or donjonnés de trois pièces en sautoir.C'est en reprenant l'ancienne bannière du Poitou et ses couleurs que l'unité sera évoquée, le Bas-Poitou, terre granitique, sera figuré par la bande noire, le Haut-Poitou, terre calcaire, par la bande blanche. Ainsi se retrouvent ensemble, l'histoire, les hommes et les sols du Poitou.
Blason de la région PACAProvence-Alpes-Côte d'Azur : parti, au premier d'or au quatre pals de gueules, au second coupé en premier d'or au dauphin d'azur crété, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules, et en second d'argent à l'aigle couronné de gueules, empiétant une montagne aux trois coupeaux de sable issant d'une mer d'azur ondée d'argent- Partie gauche du drapeau : le blason de la Provence
Le blason provençal qui orne le drapeau est composé de quatre bandes rouges verticales et parallèles sur fond jaune. Il existe une forte ressemblance avec celui de la Catalogne qui s'explique par l'influence exercée par les comtes catalans qui ont dirigé la Provence historique à partir du XIIIe siècle.
De ce fait les couleurs de cette famille ont été reprises aussi bien en Catalogne qu'en Provence et apparaissent donc sur le drapeau PACA.- Quart supérieur droit du drapeau : le blason du Dauphiné
Le blason du Dauphiné représente un dauphin d'or sur fond azur dans deux des quatre angles.
À l'opposé l'on retrouve des fleurs de lys sur fond bleu.
Sur le drapeau de Provence-Alpes-Côte d'Azur figure uniquement le dauphin, emblème des seigneurs de la province, les fleurs de lys étant l'emblème de la France.- Drapeau quart inférieur droit : le blason du Comté de Nice
Le blason de cette province historique représente un aigle rouge couronné juché sur trois monts de sables sortant d'une mer agitée, le tout sur fond blanc.
L'aigle présent sur le drapeau proviendrait du Saint Empire romain germanique dont dépendait la maison de Savoie.
Blason de la région Rhône-Alpes Rhône-Alpes : parti d'or au dauphin d'azur barbé, oreillé et peautré de gueules, et de gueules au lion d'argent ; au chef cousu d'azur chargé de cinq fleurs de lys d'or ; chargé en pointe d'écusson de gueules à la croix d'argent.Ce blason regroupe quatre armoiries :
- cinq fleurs de lys d'or, armoiries du royaume de France ;
- le dauphin crêté, barbé associé à l'ancienne province du Dauphiné ;
- le lion qui fait référence à l'ancienne province du Lyonnais ;
- la croix de Savoie née de l'ancien duché du même nom.