Petit rappel historique de la classe de troisième ou petite avancée dans le programme scolaire pour ceux qui n'y sont pas encore, avant de rentrer dans le vif du sujet : la propagande communiste, qui fera l'objet d'un prochain article.

En 1914, la Première Guerre mondiale fait rage en Europe. La Triple Entente, composée de la France, de l'Angleterre et de la Russie, se bat contre la Triple Alliance, formée de l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et du Royaume d'Italie.
Du côté russe, les défaites et les morts s'accumulent ; le peuple gronde, la famine commence et l'économie est en chute libre.

Le mois de février 1917 rassemble donc toutes les caractéristiques pour une révolte populaire : hiver rude, pénurie alimentaire, lassitude face à la guerre… Tout commence lors de grèves spontanées, début février : des ouvriers des usines de Petrograd (la capitale) commencent la grève le 23 février (8 mars du calendrier moderne(1)) : une première révolution a alors lieu en Russie.
Le 2 mars 1917, le tsar Nicolas II abdique après avoir opposé une faible résistance et n'avoir tué « qu'une centaine » de manifestants. C'est alors la fin du tsarisme en Russie.

Après cette première révolution, les gouvernements provisoires se suivent en Russie mais tous sont constitués d'anciens officiers du Tsar, de monarchistes et riches propriétaires terriens. La situation n'évolue guère : la guerre continue et l'économie ne se redresse pas. Lénine et Trotsky, à la tête du parti Bolchevik – qui représente les soviets (ouvriers, paysans, soldats) – décident alors de lancer l'insurrection dans la nuit du 24 au 25 octobre 1917.
Le Comité militaire révolutionnaire, dirigé par Trotsky et composé d'ouvriers armés, de soldats et de marins a pour objectif l'occupation des points stratégiques de la ville : ponts, gares, poste centrale, central téléphonique et télégraphique, et en dernier lieu le Palais d'Hiver, le siège du gouvernement provisoire ; le tout en ne versant presque pas de sang.
Le Palais d'Hiver, défendu par un millier de soldats, cède dans la nuit du 25 au 26 octobre après un « assaut » confus au coût humain limité de six morts.
La prise de Moscou et du Kremlin est quant à elle beaucoup plus difficile et les soviets, mal organisés, se heurtent à un forte résistance. Finalement Moscou est prise le 2 novembre.

Un nouveau gouvernement est nommé, composé de 15 « commissaires du peuples », tous bolcheviks, et dirigé par Lénine tandis que Trotsky se voit confier les Affaires étrangères.
L'un des premiers décret est la fin de la guerre le 15 décembre. Un armistice russo-allemand est signé à Brest-Litovsk et des négociations de paix s'engagent.

Puis toutes les grandes propriétés foncières russes sont mises en commun : c'est la socialisation des terres. Une milice ouvrière est créée, la souveraineté et l'égalité de tous les peuples de Russie est déclarée et le passage du calendrier julien au calendrier grégorien est enfin décidé ; Lénine se retrouve à la tête de la Russie.
À la fin de la guerre, des mouvements révolutionnaires(2) éclatent en Allemagne sans aboutir.

La santé de Lénine se dégrade rapidement et un attentat raté contre lui n'arrange rien : il meurt le 21 janvier 1924 et Staline lui succède, mais ceci est une autre Histoire…


  1. (1) Jusqu'en 1918, la Russie utilisait le calendrier julien, et non le grégorien.
  2. (2) On parle de mouvement spartakiste.