Vous avez certainement déjà entendu parler de Saint-Marin, Andorre, ou encore le Liechtenstein. Mais connaissez-vous Sea Land, Xhosa de Tembu, la République du Saugeais ou Hutt River ? Et savez-vous ce qu'ils ont en commun et ce qui les différencient ?

Les premiers cités sont des micro-états. Petite superficie, petite population(1), mais des états bel et bien reconnus par la communauté internationale. Et c'est bien la différence principale avec les « micro-nations ».

Les micro-nations se caractérisent donc généralement par une petite taille et une petite population certes, qui cherchent à faire reconnaître leur souveraineté par la communauté internationale en émettant des passeports, une monnaie(2), des timbres ou encore des titres de noblesse.

La plupart du temps ce qui motive la fondation de ces micro-nations est un propos économique, politique, territorial, ou encore diplomatique de protestation envers un état, ou une situation. Parfois, c'est simplement un jeu. Parfois aussi, les micro-nations sont la terre d'accueil d'activités illicites.

Un cas particulier est celui des royaumes traditionnels africains aujourd'hui inclus dans les États africains issus de la colonisation. Ils sont dans une situation de micro-nations alors que leur existence est attestée et historique. Le royaume Xhosa de Thembu en Afrique du Sud rassemble environ 2 millions d'habitants, et a pour roi Nelson Mandela.

La Convention de Montevideo de 1933 sur les droits et les devoirs des États a proposé une définition de l'entité « État », définition qui est aujourd'hui reconnue comme part du droit international coutumier(3), même si la Convention n'a effectivement été signée que par dix-neuf états. Voici cette définition :

Un état en tant qu'entité du droit international doit posséder les éléments suivants : une population permanente, un territoire défini, un gouvernement, et la capacité d'entrer en relation directe avec les autres états.

— Article Premier de la Convention de Montevideo de 1933

Complétons cette définition avec la première phrase de l'article 3 :

L'existence politique d'un état est indépendante de sa reconnaissance par les autres états.

— Article 3 de la Convention de Montevideo de 1933

La définition qui en résulte est très ouverte et constitue l'argument principal des micro-nations qui revendiquent sérieusement leur statut. C'est peut-être pourquoi l'ONU a intégré les notion de souveraineté et de reconnaissance internationale dans cette question.

Désormais vous saurez ce qu'il vous reste à faire pour essayer de ne plus payer d'impôts : fonder votre propre micro-nation sur la base de la Convention de Montevideo. En revanche, je ne peux en aucun cas être tenu responsable de désagréments que le fisc français pourrait vous causer ! Dans un avenir proche, je vous présenterai quelques exemples de micro-nations pour illustrer mon propos.


  1. (1) C'est bien entendu relatif à l'époque considérée. Une vingtaine de pays aujourd'hui ne dépasse pas le million d'habitants, alors que ce nombre était beaucoup moins « ridicule » il n'y a pas si longtemps.
  2. (2) Comme celle de la Principauté de Sealand en bannière. Ces monnaies cependant sont principalement destinées aux numismates, puisqu'elles ne sont reconnues que par la micro-nation qui les émet.
  3. (3) Une règle est qualifiée de « coutumière » si elle est utilisée de façon très répandue, et qu'elle est de fait acceptée comme étant le droit.

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