Comme promis, me revoici avec mon article sur la Louisiane !

Actuellement un tout petit État des États-Unis, ce bout de terrain a en réalité une histoire aussi longue et passionnante que le pays tout entier.

Ainsi que vous le savez déjà, si vous avez lu mon précédent article sur le territoire des USA, la Louisiane a joué un rôle prépondérant dans la constitution des États-Unis.

Commençons par le commencement, si vous le voulez bien(1).
Tout commença il y a trois cent trente-deux ans de cela. Oui, en 1682 quoi. Le fier explorateur René-Robert Cavelier de La Salle(2), fils de riche commerçant, entreprend un voyage aux Amériques, afin de découvrir le vaste monde, mais également de découvrir un itinéraire vers la Chine (sic)(3).
Il arrive donc en Nouvelle-France (pas loin du Québec actuel), et descend les fleuves, atteignant l'Ohio lors d'un premier voyage, puis le Mississippi, bref, il explore un peu de tout. En cette période, c'est le grand Roi Soleil qui gouverne la France. Cavelier de La Salle, avec ses explorations, octroie à la France, de fait, un immense territoire, qui court des confins du Québec aux rives de la Louisiane actuelle, en passant par les Grands Lacs et une bonne partie du Canada.

Possessions françaises

Voici constitué ce que l'on va nommer la Louisiane, fondée en l'honneur du plus grand des Louis, le quatorzième. Les Français ont pris une avance considérable dans l'entreprise de conquête du territoire nord-américain. Imaginez si les États-Unis avaient parlé français ! Le monde aurait probablement un autre visage aujourd'hui…

Mais il n'en est rien, et la Louisiane va passer de mains en mains au fil du temps. La colonie se développe relativement sereinement, appuyée qu'elle est sur l'esclavage et le système de grandes plantations, jusqu'en 1762, où la France perd la guerre de Sept Ans. Cette terrible défaite l'oblige à céder une grande partie de la Louisiane aux Espagnols, et le Canada aux Britanniques. La population louisianaise reste majoritairement française, et la langue est parlée à la fois par les esclaves noirs, les maîtres blancs, et les Amérindiens autochtones. L'identité française reste très forte, et des Acadiens (d'une province canadienne francophone) s'y installent, renforçant encore la prépondérance du français.

Napoléon Bonaparte au pouvoir(4) fait pression sur une Espagne exsangue pour arracher l'immense territoire, qu'il revendra bientôt à son ami Thomas Jefferson, président des États-Unis. Et c'est le tiers du territoire actuel des USA qui échappe des mains françaises, pour « une bouchée de pain », soit 5 millions de dollars, ainsi que La Nouvelle-Orléans, pour dix millions. Il le fit d'ailleurs sans le consentement de l'Assemblée nationale, qui gouvernait encore à l'époque. (5)

La Louisiane devient par la suite un État américain à part entière, mais n'a plus rien à voir avec ce qu'elle avait été. Son territoire est tronqué, dissocié en une dizaine d'autres États.

Ce n'est plus qu'une petite parcelle de terrain, en fait.

La Louisiane aujourd'hui
Comme je l'ai déjà dit, la province est très francophone. Enfin, était. Car la situation du français a beaucoup évolué depuis cette annexion par les États-Unis.
En 1916, la langue de Molière est en effet interdite d'usage dans les écoles. Il en faut plus pour évincer le français, mais il n'est plus parlé qu'à la maison, et il va s'affaiblissant. Pire encore, en 1921, la constitution de l'État de Louisiane consacre l'anglais comme seule langue utilisable.
La Seconde Guerre mondiale va toutefois jouer en faveur du français : les soldats parlant cette langue sont favorisés dans les interventions en Europe, et surtout sur le sol français.
Heureusement, la situation bascule de nouveau en 1968, où des lois sont instaurées en faveur d'un renouveau de la langue.
Depuis, la langue connaît un regain de vigueur, et le français est partout.

La langue française en Louisiane

C'est sur cet article chauvin que nous nous quittons, chers francophones !


  1. (1) Vous n'avez pas vraiment le choix, de toute manière.
  2. (2) On peut donc avoir un sale nom et marquer l'histoire. À bon entendeur, salut !
  3. (3) Au fait, pardon à tous ses descendants
  4. (4) Oui, encore lui !
  5. (5) Bah tiens.