Il était un petit navire
« Il était un petit navire », une histoire… de cannibalisme !
Il était un petit Navire est une comptine bien connue des enfants et de leurs parents. Pourtant, sous ces faux airs joyeux se cache une histoire sordide qui raconte comment, à la suite d'une pénurie de vivres, les membres d'un navire tirent à la courte paille pour désigner qui parmi eux sera dévoré par les autres… Manque de bol, ça tombe sur le plus jeune de la bande, qui se met à prier la Vierge Marie pendant que ses collègues débattent sur la meilleure façon de le déguster. Les prières du jeune matelot sont finalement entendues : des milliers de poissons sautent d'eux-mêmes sur le navire. Ouf ! Le jeune mousse est sauvé !
C'est Clairville, un chansonnier et auteur français du XIXe siècle, qui transforme ce chant traditionnel de marins pour le rendre plus humoristique. C'est bien plus tard, dans le courant du XXe siècle, que le refrain est ajouté et que la chanson se transforme en comptine pour enfants.
Bon, après, si vous comptez tout de même apprendre cette chanson sordide à vos chérubins, ça vous regarde… Mais on vous aura prévenus !
Il était un petit navire {x2}
Qui n'avait ja-ja-jamais navigué {x2} Ohé ! Ohé !
Ohé ! Ohé ! Matelot, Matelot navigue sur les flots
Ohé ! Ohé ! Matelot, Matelot navigue sur les flots
Il partit pour un long voyage {x2}
Sur la mer Mé-Mé-Méditerranée {x2} Ohé ! Ohé !
Au bout de cinq à six semaines,
Les vivres vin-vin-vinrent à manquer Ohé ! Ohé !
On tira à la courte paille,
Pour savoir qui-qui-qui serait mangé, Ohé ! Ohé !
Le sort tomba sur le plus jeune,
Qui n'avait ja-ja-jamais navigué Ohé ! Ohé !
On cherche alors à quelle sauce,
Le pauvre enfant-fant-fant sera mangé, Ohé ! Ohé !
L'un voulait qu'on le mit à frire,
L'autre voulait-lait-lait le fricasser, Ohé ! Ohé !
Pendant qu'ainsi l'on délibère,
Il monte en haut-haut-haut du grand hunier, Ohé ! Ohé !
Il fait au ciel une prière
Interrogeant-geant-geant l'immensité, Ohé ! Ohé !
Mais regardant la mer entière,
Il vit des flots-flots-flots de tous côtés, Ohé ! Ohé !
Oh ! Sainte Vierge ma patronne,
Cria le pau-pau-pauvre infortuné, Ohé ! Ohé !
Si j'ai péché, vite pardonne,
Empêche-les-les de-de me manger, Ohé ! Ohé !
Au même instant un grand miracle,
Pour l'enfant fut-fut-fut réalisé, Ohé ! Ohé !
Des p'tits poissons dans le navire,
Sautèrent par-par-par et par milliers, Ohé ! Ohé !
On les prit, on les mit à frire,
Le jeune mou-mou-mousse fut sauvé, Ohé ! Ohé !
Si cette histoire vous amuse,
Nous allons la-la-la recommencer, Ohé ! Ohé !
Vous trouverez ici une version de la comptine illustrée – diffusée sur Piwi.
Il est amusant de constater que la chaîne Piwi (chaîne jeunesse du groupe Canal+) ait choisi délibérément de censurer la partie où le matelot fait une prière à la Vierge Marie. Il me semble que cette version abrégée de la comptine n'a plus beaucoup de sens. Dommage que notre patrimoine culturel soit ainsi écorné au nom de la sacro-sainte laïcité… Tout fout l'camp, ma pauv'dame !