Colonel, vous venez de m'empêcher de mourir
Comment se déroula la capitulation de Napoléon III ?
Tels sont les mots qu'aurait prononcés Napoléon III à un colonel de son armée le 1er septembre 1870 alors qu'un obus venait d'éclater à quelques mètres de lui.
Depuis l'épisode de la dépêche d'Ems, le 13 juillet 1870, Napoléon III et Guillaume de Prusse, ce dernier sous l'influence de Bismarck, sont à couteaux tirés. La France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet, d'un « cœur léger » selon Emile Ollivier, tant l'optimisme français est grand.
Mais les évènements sont rapidement contraires aux Français qui sont battus à Forbach, à Saint-Privat puis à Metz. L'armée conduite par l'empereur malade reflue vers Sedan le 1 er septembre. Une dernière bataille oppose les Français aux Prussiens. Au cours de cet affrontement, dans le secteur de Bazeilles, Napoléon III s'expose volontairement aux balles ennemies, avec peut-être l'espoir d'offrir sa mort en sacrifice politique, qui permettrait un sursaut du peuple français et la sauvegarde de sa dynastie. Mais malgré sa longue chevauchée sur tout le champ de bataille, les boulets prussiens semblent l'éviter.
Même lorsqu'il rentre dans Sedan après la bataille, Napoléon III échappe une dernière fois à la mort en traversant un pont. S'arrêtant un instant pour discuter avec un de ses colonels, il voit un boulet éclater quelques mètres devant lui. Il s'écrie alors : « Colonel, vous venez de m'empêcher de mourir ».
Quelques heures plus tard, Napoléon III envoie sa capitulation au roi de la de Prusse, entraînant la chute du Second Empire et la proclamation le 4 septembre 1870 de la République (la troisième). Après quelques mois de captivité en Allemagne, Louis Napoléon Bonaparte s'exile en Angleterre où il ne tarde pas à mourir, suite aux complications d'une lithiase rénale et vésicale qui le faisait souffrir depuis de nombreuses années.