Que de belles heures passées en bord de mer à regarder monter – et descendre – mers et océans.

Mais au fond de chacun de nous l'éternelle question est de savoir ce qui explique précisément ce phénomène des marées. Certes on sait tous qu'il est lié au cycle de la Lune, mais la question ne mérite-t-elle pas d'être approfondie ? Et pendant que l'on y est, cette affreuse bouteille en plastique qui flotte sur l'eau, poussée par les vagues, se doit-elle d'être ici du fait de la marée ? Les plus anciens se posaient déjà ces questions… La science a permis au fil des siècles d'expliquer le phénomène avec précision.

Première idée fausse à une réponse spontanée aisée : comme dans un verre qui penche, l'eau qui descend chez nous(1) doit fatalement monter de l'autre côté de la planète. Eh bien c'est l'inverse qui se produit avec la marée : en effet, celle-ci est haute en même temps aux deux points opposés de la planète !

Deuxième idée fausse, pourtant imaginée par le grand Galilée lui même au milieu du XVIIe siècle, les marées seraient dues à la rotation de la Terre sur elle-même (même s'il est vrai que « pourtant, elle tourne »).

Alors ?
Il faudra attendre une centaine d'années de plus pour que Newton amène une explication plus exacte, avec la loi de la gravitation universelle. C'est bien à la Lune et au Soleil que l'on doit les marées, selon qu'ils sont du même côté de la Terre, alignés (marée haute) ou opposés à 90° (marée basse), en application du précepte qui veut que les corps s'attirent (n'y voyez aucune référence osée !)

D'autres paramètres rentrent ensuite en ligne de compte pour expliquer l'amplitude des marées ; ainsi une mer fermée de « petite » taille verra ce phénomène s'atténuer, en ne privilégiant pas les déplacements d'eau de la même manière que des océans bien plus importants et profonds.

marée

Et notre bouteille perdue en mer, pas si polluante que cela finalement, si elle recèle un message de S.O.S, sa course est-elle donc due à la marée ? Pas directement, puisque le terme de vitesse des marées est d'ailleurs impropre. La mer n'avance pas en tant que tel. D'ailleurs si elle arrive à 20 km/h sur nos côtes bretonnes, vous imaginez bien qu'elle n'a pas traversé l'océan Atlantique à cette allure ! Il faudrait plusieurs semaines, ou mois, à notre vague pour arriver à destination, alors même que plusieurs cycles de marées auront eu lieu ! C'est donc les gigantesques masses d'eau qui se soulèvent sous le fait de cette action, créant ce qu'il convient d'appeler « une onde » (et non pas une vitesse), qui peut quant à elle être évaluée à 600 km/h !

Pour conclure, l'eau ne va nulle part ! Elle monte, elle descend. C'est tout.

Et notre bouteille me direz-vous encore ? Si elle rejoint la côté, c'est tout bêtement sous l'effet du vent qui la pousse, tranquillement.


  1. (1) Pardon au fidèle lecteur de l'omnilogisme du jour qui ne résiderait pas « chez nous » ; mais l'explication reste valable en tous points du monde !