Quand la logique étrangère était logique…
Pourquoi « butterfly » pour papillon ?
L'anglais est une langue logique.
Cette professeure insouciante vient de lâcher une bombe dans sa classe, mais avant qu'elle ait pu réagir, les élèves ripostent, les yeux enflammés par une joie sadique.
C'est vrai que « butterfly » pour papillon c'est d'une logique imparable !
Pour ceux qui, comme moi, attrapent de l'urticaire quand la silhouette d'un dictionnaire anglais-français se profile à l'horizon, « butterfly » veut dire papillon et est composé de « butter » : le beurre, et de « fly » : voler et désigne aussi tout insecte volant.
Bref, des générations d'anglophobes ont profité de cette incongruité pour soulager leur haine face aux « rosbifs ». Il n'empêche que vous avez la possibilité d'augmenter votre moyenne en expliquant l'étymologie de ce mot.
Commençons par le commencement : le citron.
Gné ?
Non pas le fruit, le papillon ! Cet étrange insecte vit plus d'un an et se réveille dès février. Les mâles sont aisément reconnaissables grâce à leur T-shirt jaune.
Dans la légende populaire on pensait qu'ils acquéraient leur couleur or en volant le beurre des honnêtes paysans. C'est donc en toute « logique » que nos amis outre-Manche les ont nommés « butterfly », le mélange des caractéristiques de celui-ci. Au fil des ans, ce terme a prévalu sur tous les autres et il a fini par les supplanter complètement.
Il faut croire que les Anglais et les Allemands ont la même logique car en allemand, le citron était nommé : « Schmettenling », qui vient de « Schmetten » : crème de lait.
Quel est le rapport ? Le papillon est jaune, pas blanc délavé !
Le papillon mâle, oui ! Mais la femelle, elle est d'un vert délavé presque immaculé.
Les habitants de la campagne l'accusèrent donc de s'occuper de la crème de lait, d'où leur nom outre-Rhin. Ensuite même scénario, mais les Allemands ont eu la bonne idée de changer une lettre pour ne pas s'attirer les moqueries des germanophobes, ainsi « Schmettenling » est devenu « Schmetterling »
De quoi vous faire bien voir par vos professeurs reconnaissants et même épater ce(tte) jeune anglophile qui lit The Hobbit… en anglais… au chapitre où le héros se retrouve dans un vol de ces mêmes citrons.