Dominum vosbiscum
et cum spiritu tuo
Oremus.

Aujourd'hui je ne vais pas vous apprendre une prière mais tordre le cou des préjugés (entre autres) et profiter pour vous inviter dans une église du rite extraordinaire.

Comme d'habitude je vais vous demander de vous imaginer marchant dans la rue. Soudain vous croisez le chemin d'un homme portant une soutane noire (ou blanche). Intrigué vous le suivez et atterrissez devant une église/chapelle. J'ai l'honneur de vous annoncer que vous êtes devant un lieu de culte pour la célèbre messe en latin (celle qui dure longtemps).

Imaginez-la comme une église gothique ou romane, voire un hangar. Oui un hangar, car pendant des années les traditionalistes n'ont pas pu pratiquer librement leur culte et se cachaient dans ces bâtiments. Mais ne vous y fiez pas, entrons maintenant. D'abord, remarquez que la décoration n'a rien de naïf ni de moderne mais pour mieux profiter de cette dernière asseyez-vous sur un banc. Prenez d'abord un peu d'eau bénite, signez-vous et prenez place. Si vous passez dans l'allée principale, qui mène au chœur, agenouillez-vous et marquez un temps d'arrêt. Voilà vous pouvez analyser ce qu'il y a autour de vous à votre guise.

Ce qui pourrait vous étonner ? L'autel : immense, doré et tourné vers le mur de façon à ce que le prêtre soit dos aux fidèles. (Sauf exception.)
Puis vous vous demanderez où est passé l'homme. Vous entendez quelques murmures venant d'une étrange boite de bois : les confessionnaux. Ici on ne confesse pas à la vue de tous, mais dans une « cabine » et le confesseur vous écoute à travers une grille.
Pendant ce temps des dizaines de personnes sont arrivées, en silence (on ne parle pas dans l'église), et quelques minutes plus tard la messe (pas la célébration) commence. Je ne vais pas détailler les prières (ça ferait un bon article d'ailleurs) seulement vous donner quelques conseils pour profiter de ces chants grégoriens. D'abord mesdames, bannissez les décolletés, mini jupes, … Quant à vous messieurs, évitez les shorts (les anglais ont des circonstance atténuantes). Mais pendant le sermon (l'homélie dans le rite ordinaire), vous vous posez cette question existentielle : comment s'asseoir ? Car oui, il y a des choses à ne pas faire comme croiser les jambes ou les écarter. Vous pouvez par contre croiser vos bras ou juste poser vos mains sur vos cuisses. La messe reprend et le credo retentit. Si vous êtes un catholique « moderne » ou un protestant par pitié ne mettez pas vos bras en l'air ou en croix la paume vers le haut ! Ou pire encore ne frappez pas dans vos mains… Ce serait très déplacé et votre présence risquerait d'en agacer plus d'un.

Après le lavabo, se prépare le canon. Pendant cette partie, vous devez être à genoux ou debout si la position est trop douloureuse pour vous. Vous pourrez vous rasseoir quand le tabernacle (la boîte au milieu de l'autel) sera fermé (après la communion).
Pendant la communion, agenouillez vous et recevez l'Hostie (si vous avez fait votre première communion) dans votre bouche. N'essayez pas de la prendre dans votre main au risque de vous faire réprimander par le prêtre.

La messe se finit… n'applaudissez pas !

On n'applaudit pas le serviteur dans la maison de son maître

Maintenant que vous connaissez un peu plus la messe en latin, une question doit vous brûler les lèvres : pourquoi en latin ? Pour que tout le monde puisse suivre. Je m'explique : chaque fidèle possède un missel (un livre avec toute les prières en latin et la traduction dans la langue maternelle). Un Russe peut donc prier en latin avec un Français, les deux connaissant le sens de la prière.
Derniers changements du rite extraordinaire : on vouvoie Dieu, les femmes ne rentrent en aucun cas dans le chœur et il y a plus de prière.