Ouvrez le ban
Pourquoi dit-on « ouvrez le ban » au début des cérémonies militaires ?
En ces régulières commémorations militaires ou policières, ou lors d'une remise de décoration, tout fidèle lecteur omnilogiste remarque que le chef de cérémonie ouvre la cérémonie au cri de « ouvrez le ban », suivi d'un roulement de tambour, ou plus souvent d'un air spécifique de clairon, et qu'il en est de même à l'issue, la phrase devenant toutefois fort logiquement « fermez le ban ».
Mais quelle est donc l'origine de cette expression ? et quelle en est la raison ?, étant bien spécifié qu'il n'y a là point de faute d'orthographe, « ban » s'écrit bien de la sorte.
Ce mot date du XIIe siècle, et concernait la notification publique et orale d'un acte officiel, ou d'une information collective, surtout à une époque où les médias n'existaient pas et encore plus alors que la population était illettrée pour sa plus grande partie. Il fallait donc donner connaissance au peuple des décisions des autorités publiques, en les notifiant par oral.
Et pour attirer l'attention du public, on recourait le plus souvent au tambour, comme le faisait encore le garde champêtre il y a quelques décennies. Les autorités militaires utilisent quant à elles le clairon.
Il en était de même pour notifier à la population l'exil d'un habitant qui ne pouvait alors rester sur place : il était « mis au ban » de la société, et donc banni ; et s'il ne respectait pas cette décision, il était… en « rupture de ban ».
Pour être connue de tous, cette information se devait d'être proche des habitants ; la règle voulait que l'information soit diffusée dans un rayon d'une lieue autour de chaque juridiction, militaire, civile ou religieuse, dite « le ban » (soit 4 km environ). Voici au passage l'origine du mot banlieue !
Le ban était aussi constitué des vassaux qu'un seigneur convoquait pour traiter de questions importantes, et souvent pour prendre la décision de partir en guerre.
Et si cette assemblée était un peu élargie, il convoquait « le ban et l'arrière ban ».
On retrouve d'ailleurs encore de nos jours cette notification publique par la publication des « bans du mariage » à la porte des mairies, pour dissuader les doubles mariages ou les mariages incestueux.
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