C'est pour mon plus grand malheur qu'à l'occasion de la semaine du non-sens sur Omnilogie, je me suis vu attribuer un sujet de sociologie par le grand chef…
Pour autant je vais essayer de répondre à cette question avec le plus de sérieux possible : l'argent liquide est-il encore une nécessité de nos jours ?

Pour commencer cette dissertation je vais reposer les bases de la monnaie autant que son histoire avant de m'amuser avec le terme “nécessité”. Ce qui, vu l'esprit tortueux de l'auteur, devra donner lieu à une conclusion plus ou moins proche d'une réponse.

La monnaie a été inventée par nos lointains ancêtres à l'ère néolithique (10 000 ans av. J.-C.) pour contrer les problèmes liés au troc et à l'encombrement du mammouth qu'il fallait échanger contre la grotte ou la cabane. Ainsi, le mammouth et la cabane se mirent à valoir douze coquillages durs à trouver et treize bouts d'or, ou vingt couteaux et six sacs de sel(1) en fonction de votre localisation.

Ainsi, des millénaires plus tard en sommes-nous toujours au même point – sauf que les prix du mammouth ont grandement augmenté par le biais de l'inflation causée par la disparition de ce dernier !

Ainsi, chaque peuple utilise sa propre monnaie qui évolue pour devenir le statère en Grèce, une pièce d'étoffe signée en Chine, ou le Louis en France…

Hé oui ! Les chinois au VIIIe siècle ont inventé le « papier/tissu monnaie ». Viennent ensuite les marchands italiens et les billets prennent leur essor vers le milieu du XVIIIe siècle.
On arrive donc à ce que l'on appelle de nos jours l'argent liquide, papiers monnaie, pièces sans valeurs si ce n'est leur frappe…
Adieu l'étalon d'or, la beauté de l'échange de coquillages, et les bourses sonnantes et trébuchantes qui laissent aux pauvres le loisir de sentir les riches dans une foule avant même de voir leurs vêtements… l'ère de l'argent liquide était là.

Mais qui maintenant – à part les frontaliers, les Suisses, les dealers, et les interdits bancaires – se promène avec plus de 100€ dans la poche ? Qui ne fait pas une utilisation intensive du petit objet magique que l'on appelle carte bleue ? Car c'est maintenant cette ère qui régit l'économie : l'argent numérique.

Là se pose donc la question de nécessité de l'argent liquide. Sans aller au fin fond du mot qui ne signifie rien d'autre qu'un besoin impérieux, une obligation et qui est donc rapidement contrée par « Non, on a la carte bleue et au pire on a qu'à se payer en bréchets de poulet puis il n'est pas nécessaire à l'homme d'échanger, il peut tuer pour prendre possession… », on va pourtant répondre oui.

Mais oui pourquoi ? Car l'homme dans sa grande bonté à lui-même défini ce qu'on appelle couramment l'évolution de la monnaie par une loi, le pouvoir de l'interdit bancaire. Alors, avec une logique linéaire (interdit bancaire, pas de carte bleue. Pas de carte bleue, pas d'autres moyen de payement que l'argent liquide. Pas d'autres moyen de payement que l'argent liquide – vu que l'os de poulet n'a pas [encore] cours –, nécessité d'argent liquide ou de révision de la loi interdisant de tuer un type pour lui prendre son goûter) on arrive rapidement à ce fait : l'argent liquide est nécessaire afin de ne pas se faire assassiner dans la rue par un interdit bancaire !


  1. (1) Voilà le joli mot Salaire qui fait son apparition avec le payement des légionnaires romains en sel.