Tout fidèle lecteur omnilogiste aura un jour ou l'autre utilisé cette célèbre formule « avoir tiré les marrons du feu » lorsqu'il pensera avoir fait une bonne affaire, souvent aux dépens d'un tiers.

Et pourtant, l'origine de l'expression est toute autre, puisque celui qui a tiré les marrons du feu est celui qui est la « victime » du stratagème.

Mais pour cela, c'est à la 5ème fable du livre 9 de Jean de la Fontaine (1671) qu'il faut se référer.

Fable des marrons : le singe et le chat

Ce n'est sans doute certes pas la fable de la Fontaine la plus célèbre ; elle a pour titre « le singe et le chat », le premier répondant au nom de Bertrand, le second, paradoxalement, au nom de Raton.

Tous deux, dont il est dit qu'ils sont « fripons », regardent rôtir les marrons dans la braise d'un feu.

À l'instigation du singe, c'est le chat qui, se brûlant les pattes dans l'antre, retire les marrons, en même temps que son compère les dévore…

Dérangés par une servante, il faut prendre la fuite. Le chat s'aperçoit alors, mais un peu tard, qu'il s'est fait gruger.

La morale de l'histoire indique que :

Raton
N'était pas content, ce dit-on.
Aussi ne le sont pas la plupart de ces princes
Qui, flattés d'un pareil emploi,
Vont s'échauder en des provinces
Pour le profit de quelque roi.

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